De « L'éditeur de la Rive gauche » à « Miss Fukushima », 102 portraits-robots de personnes ou de professions en 10 expressions mises sous forme d'inventaire, regroupés en 8 chapitres (« Profil grec », « Ich bin ein Berliner », « Gens d'Edenkoben », « Viennoiserie », « Les Marseillais, peuchère ! », « Le Tout-Paris », « Helvétisme », « Estampes friponnes »).
L'édition de tête, limitée à 20 exemplaires signés, est accompagnée d'une œuvre originale et unique.
Ces
Poèmes figurés au sens propre font suite à un premier volume de
Cinquante Portraits-Robots publié en 1982 à 150 exemplaires (bibliothèque oulipienne n°21). Comme eux ils composent une « imagerie mentale à la manière d'Arcimboldo et de Nicolas de Larmessin ».
De nombreuses allusions historiques et littéraires se cachent derrière ces personnages. Le lecteur reconnaîtra une citation de J.F. Kennedy et l'évocation de F. Hessel, A. Einstein, A. Döblin, R. Musil, S. Freud, B. Tapie, A. Onassis, M. Callas, A. Tsipras, Rousseau, Voltaire, Guillaume Tell, du clown Dimitri et du grand collisionneur de Hadrons (LHC), de
Pierre Loti sans oublier quelques philosophes de l'Antiquité…
« Gens d'Edenkoben » fut écrit durant une résidence de cinq mois dans la Maison des artistes (Künstlerhaus) de cette petite ville de Rhénanie-Westphalie située au pied du Kesselberg. La Ludwigshöhe et le château de Hambach sont des sites historiques emblématiques de la région. Un festival de guitare se déroule chaque année à la Ludwigshöhe.
Marseille en treize portraits-robots repris ici avec quelques modifications sous le titre « Les Marseillais, peuchère ! » répondait à une commande des architectes Catherine Rouan et Stéphane Raguenet dans le cadre de « Marseille 2013, capitale européenne de la culture ». Ils conçurent un phare bleu émettant chaque nuit des textes transposés en morse lumineux. Ces treize portraits furent diffusés de juin à septembre, publiés sur le site internet du phare bleu puis dans la revue
Pro Memoria n°6, 2014. Le minot et la cagole sont des personnages incontournables de la ville.
Le Tout-Paris en vingt portraits-robots publié initialement dans
Poésie au cœur du monde. Anthologie 2013, Biennale internationale des poètes en Val de Marne, 2013, est repris ici avec quelques modifications.
À Genève, le sautier de la République est un fonctionnaire qui a notamment pour charge de signaler l'éclosion du premier bourgeon du marronnier officiel situé sur la Promenade de la Treille. Il déclare ainsi chaque année le début du printemps.
Des extraits de « Profil grec », « Ich bin ein Berliner » et « Viennoiserie » ont paru dans la revue
L'intranquille n°12, printemps-été 2017.
Michèle Métail (née en 1950 à Paris) est
poètesse, figure essentielle de la
poésie expérimentale et sonore. Elle diffuse, depuis 1973, ses textes au cours de « publications orales », la projection du mot dans l'espace représentant le « stade ultime de l'écriture », son travail étant avant tout celui d'une « présence dans la langue ». Diapositives et bande-son accompagnent parfois ses lectures (plus de 500, en France et à l'étranger), entre oralité et visuel, où elle travaille l'allitération et l'assonance comme un parasitage, un brouillage du sens.
Auteure
d'une thèse de doctorat sur les formes poétiques de la Chine ancienne, elle traduit des poètes chinois et allemands contemporains (Ursula Krechel, Christiane Schulz, Thomas Kling, Walter Thümler…), ainsi que de nombreux poètes chinois anciens.
Entrée à l'
OuLiPo en 1975, Michèle Métail a pris ses distances vis-à-vis du groupe. Elle a notamment fondé en 1979 l'association « Dixit » avec
Bernard Heidsieck, puis, en 1995, avec le compositeur
Louis Roquin, l'association « Les arts contigus », qui a organisé plusieurs manifestations inter-disciplinaires.
Michèle Métail a reçu le Prix littéraire Bernard Heidsieck – Centre Pompidou (prix d'honneur) en 2018.