Un examen critique des liens entre esthétique et politique à travers la figure emblématique de
Carla Lonzi (1931-1982), critique d'art novatrice et l'une des fondatrices du néo-
féminisme en
Italie.
Depuis quelques années, la trajectoire théorique et politique de Carla Lonzi, critique d'art, puis figure centrale du féminisme italien, fait l'objet d'une redécouverte : celle qui a pensé ensemble le féminisme et le monde de l'art, le pouvoir et l'émancipation des femmes, est en train de devenir une figure incontournable tant pour l'histoire du féminisme que pour celle de l'art.
Dans ce livre, qui se fonde sur des nouvelles recherches d'archives, Giovanna Zapperi reconstruit le parcours de Carla Lonzi à travers l'analyse de la « créativité radicale » d'une pensée et d'une pratique qui se situe dans le contexte des relations entre l'art et le féminisme dans l'Italie des années 1960 et 1970. Pour Carla Lonzi, arrêter la critique d'art n'a pas signifié arrêter de critiquer l'art : ses écrits montrent un intérêt constant pour l'art, ses institutions, ses mythes et ses langages, qu'ils ne cessent d'interroger. Ces écrits nous permettent ainsi de réfléchir aux formes de la subordination liées au genre, aux rôles sociaux qui ne cessent de se reproduire, à l'art dans son implication avec le pouvoir et la différence des sexes.
« Valorisant la sexualité féminine et l'expérience vécue, le rapport au corps et les “identités sexuelles non conformes”, les textes de Carla Lonzi offrent des potentialités critiques cruciales pour penser l'art et les subjectivités féministes [...]. Carla Lonzi : un art de la vie représente une contribution précieuse à une histoire de l'art traversée par le politique. »
Johanna Renard, Critique d'art
« Le livre de Giovanna Zapperi qui participe de la redécouverte internationale de Carla Lonzi est non seulement un outil incontournable pour saisir et comprendre le parcours riche et complexe de la féministe radicale et critique d'art italienne, mais aussi, et peut-être surtout, une aide au décryptage des œuvres d'art contemporaines résolument militantes. »
Mara Montanaro, Art-critique.com
Ancienne pensionnaire de la Villa Médicis, Giovanna Zapperi est professeure d'histoire de l'art contemporain à l'Université de Tours. Ses recherches portent sur les relations entre critique d'art,
culture visuelle et
féminisme.
Auteure de nombreux textes dans des catalogues et revues internationales (
Afterall,
e-flux,
Texte zur Kunst,
Feminist Review,
Oxford Journal), elle a publié notamment
L'artiste est une femme. La modernité de Marcel Duchamp (PUF, 2012) et a édité la traduction française de l'ouvrage de
Carla Lonzi, Autoportrait (
JRP|Ringier, 2012).