Catalogue consacré au performeur, poète, pionnier de l'art interactif et du bio-art Eduardo Kac. L'ouvrage retrace le parcours de cet artiste singulier à travers le regard d'une critique d'art (Eleonor Heartney), d'un des chefs de file du roman contemporain américain (Steve Tomasula) et d'un sociologue et philosophe français (Pierre-Henri Jeudy). Un entretien avec Eduardo Kac par Hugues Marchal cloture le volume.
Eduardo Kac développe un travail autour de la performance au début des années 1980, se lance dans la poésie électronique en 1982 et crée ses premiers poèmes holographiques en 1983. Parallèlement, son travail de plasticien le conduit à s'intéresser aux formes de mutations et de transformations que subissent tout corps, ainsi qu'aux communications entre entités non-humaines (animaux et plantes). Ainsi, il utilise les bio-technologies pour élaborer un nouvel art qu'il nomme art transgénique, ou Bio art. Ce travail, qui implique la manipulation de matériaux génétiques pour créer de nouvelles formes de vie, produit des œuvres fascinantes, comme son célèbre (et très controversé) GFP Bunny (Lapin PVF) : un lapin vivant dont l'ADN a été modifié devient, sous un éclairage approprié, vert fluorescent. Il faut aussi évoquer Genesis (Genèse), qui incorpore le « gène genèse », séquence d'ADN synthétique créée en laboratoire d'après un verset biblique inséré dans une bactérie vivante. Et dernièrement, il a créé une fleur, Edunia, dans laquelle il a injecté son propre ADN. Ces travaux posent d'innombrables questions éthiques sur la responsabilité et le sens de la subjectivité. Tout au long de sa carrière, Kac n'a cessé, avec toujours plus de radicalité, de subvertir les conventions de pensée des champs les plus variés. Son œuvre questionne notamment les définitions traditionnelles de l'esthétique, qui voudraient faire de l'œuvre d'art un objet autonome et de son expérience un acte de contemplation désintéressée.
Ce catalogue, conçu comme un livre, retrace le parcours de cet artiste singulier, à travers plusieurs regards : celui d'une critique d'art (Eleonor Heartney), d'un des chefs de file du roman contemporain américain (Steve Tomasula) et celui d'un sociologue et philosophe français (Pierre-Henri Jeudy). Un long entretien avec Hugues Marchal permet à Eduardo Kac de mieux préciser sa pensée, et de dénoncer quelques malentendus que son travail transgénique ne cesse de susciter. En octobre 2009, Eduardo Kac a reçu le Golden Nica Award, Ars Electronica.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au centre d'art Rurart à Rouillé, France, d'octobre 2009 à décembre 2009.
Eduardo Kac (né en 1962 à Rio de Janeiro) est internationalement reconnu pour ses œuvres interactives sur internet et sa pratique en bio-art. Pionnier de l'art des télécommunications pré-internet dans les années 1980, il propose un « art transgénique » à base d'organismes génétiquement modifiés à des fins artistiques. Kac utilise des supports variés pour créer des formes hybrides à partir des opérateurs conventionnels des systèmes de communication existants. Il fait intervenir les participants dans des situations comprenant des éléments comme la lumière, le langage, des lieux éloignés les uns des autres, la télérobotique, la vidéo conférence, les éléments biologiques, la vidéo, l'échange et la transformation de l'information au travers des réseaux. Il se base fréquemment sur les interventions des participants et l'inachèvement indéfini des situations. Son œuvre est un encouragement aux interactions dialogiques et est une mise en confrontation de problèmes complexes comme l'identité, la communication, la médiation, et la responsabilité.