Le premier panorama de la pratique de l'artiste guadeloupéenne Minia Biabiany, qui interroge et déconstruit les structures coloniales carribéennes, au sein du territoire, du corps et du langage.
Minia Biabiany (née en 1988 en Guadeloupe, vit et
travaille entre Mexico et la Guadeloupe) est artiste plasticienne (diplômée de l'École des Beaux-arts de Lyon en 2011) et chercheuse en en pédagogies libres.
Son travail – entre vidéo, installation et écriture poétique – a vocation à déconstruire les récits sociaux ou culturels, interrogeant notamment les outils de narration de l'
Histoire coloniale dans la Caraïbe, à travers une exploration de la perception de l'espace, des paradigmes du tissage et du concept d'opacité dans les récits et le langage.
Sa pratique s'accompagne de la conception d'outils pédagogiques à la recherche d'un apprentissage autonome et de manières d'habiter les tensions du territoire ; d'une sensibilité continue aux lieux dans lesquels elle évolue, ainsi que la mise en dialogue des différentes voix qui ont signalé à travers l'histoire les processus de colonialité de la région insulaire qu'elle habite.
Son travail a été présenté, entre autres, au Signal Center for Contemporary Art de Malmö en Suède (2016), au CRAC Alsace (2019), au
Magasin des Horizons à Grenoble (2020), au
Palais de Tokyo (2022), et à l'occasion de la 10e Biennale de Berlin (2018).
Minia Biabiany a initié en 2016 le projet collectif et pédagogique Semillero Caribe à Mexico, un séminaire expérimental questionnant les techniques d'apprentissage à partir du corps et de la pensée anticoloniale caribéenne, dans une tentative d'aborder les implications de la représentation dépassant les modèles normatifs du langage, puis la plateforme expérimentale Doukou, avec laquelle elle mène ses recherches en lien avec la pédagogie en Caraïbe.
Les écrits et travaux artistiques de Biabiany sur ces thèmes ont été publiés par des institutions telles que Teor/éTica et le Crac Alsace, ainsi que dans des médias spécialisés parmi lesquels
Terremoto,
Contemporary And,
Kunstfeld et
Artaïs.