Premier ouvrage monographique consacré à Ramsès Younan, membre et figure majeure du groupe des surréalistes égyptiens, cet volume réunit un catalogue exhaustif de ses peintures, dessins et expérimentations visuelles ainsi qu'une anthologie d'essais critiques par et sur l'artiste peintre.
Ces textes nous dévoilent également un Younan philosophe, critique d'art, traducteur et catalyseur d'une révolution culturelle mondiale qui prend son essor sur les ruines des empires coloniaux et des fascismes. Retraçant des trajectoires intellectuelles entre la France et l'Égypte, cet ouvrage convoque des voix du passé (Georges Henein, Aimé Azar, Louis Awad), avec celles de l'histoire de l'art postcoloniale (Patrick Kane, Anneka Lenssen).
L'ouvrage est édité avec la collaboration de la bibliothèque Kandinsky, centre de documentation et de recherche du Centre Pompidou, où les archives Ramsès Younan sont désormais conservées.
Ramsès Younan (1913-1966) est un
peintre, intellectuel, écrivain et traducteur
égyptien, né en à Minieh (Égypte).
Après des études à l'Ecole des Beaux-Arts du Caire, il devient l'un des pionniers la
peinture moderne au
Moyen-Orient et en
Afrique, y introduisant successivement le
surréalisme et l'
abstraction. Né en Haute-Égypte, le 10 août 1913, dans une famille copte de la classe moyenne, il y passe son enfance. À partir de 1933, il enseigne le dessin dans plusieurs écoles secondaires tout en débutant sa carrière de peintre et de critique.
En 1939, avec le poète Georges Henein (1914-1973) et Ikbal El Alaily, Ramsès Younan fonde le groupe surréaliste égyptien réuni autour de la revue
La Part du sable. À partir de 1942, il assume la rédaction en chef d'une revue trotskiste d'avant-garde en langue arabe
La Nouvelle Revue (
al-Megalla al-guédida). Il y publie des traductions en arabe d'Albert Camus,
Franz Kafka et Arthur Rimbaud.
Installé à Paris entre 1946 et 1956, il y expose puis devient journaliste. En 1948, la galerie du Dragon présente sa première exposition personnelle. À cette occasion, un dialogue avec Henein sur l'automatisme est publié sous le titre
Notes sur une ascèse hystérique. De retour en Egypte en 1957, il se consacre à la peinture abstraite à partir de 1960, organisant une exposition au Caire en 1962. Il conçoit le pavillon égyptien pour la Biennale de Sao Paulo en 1961, puis celui de la Biennale de Venise en 1964.
(© Centre Pompidou/MNAM-CCI/Bibliothèque Kandinsky, Fonds Ramsès Younan)