Réaliser des œuvres d'art dans les espaces publics reste un défi : comment, dans ces lieux caractérisés par de nombreuses sollicitations et activités, provoquer des expériences esthétiques et constituer un public? Sans tomber dans les travers du monumental ou du décoratif, comment concevoir des œuvres qui interpellent subtilement nos sens ou provoquent des concernements, voire induisent des pratiques alternatives aux usages convenus?
Dans cet ouvrage, Samuel Bianchini et Mari Linnman reviennent sur ces différents registres d'expériences. Ils interrogent diverses façons de faire œuvre dans les espaces publics à partir de leurs positions mutuelles et d'un cas d'étude : À Distances (2011-2014), une œuvre qu'ils ont produite ensemble dans le cadre de l'action Nouveaux commanditaires de la Fondation de France pour la Maison du geste et de l'image, aux Halles, au cœur de Paris.
Samuel Bianchini (né en 1971 à Nancy, vit et travaille à Paris) est artiste et enseignant-chercheur (Maître de conférences en Arts et Sciences de l'art) à l'
École nationale supérieure des Arts Décoratifs (Paris) où il dirige le programme de recherche « EnsadLab / Reflective Interaction » sur les dispositifs interactifs et performatifs.
Ses œuvres et expérimentations publiques sont régulièrement présentées en France et à l'étranger : Art Basel 2013, Institut français de Tokyo, Stuk Art Center (Leuven), Centre Georges Pompidou (Paris), Deutsches Hygiene-Museum (Dresde), Musée national d'art contemporain d'Athènes,
Jeu de Paume (Paris), Laboratoria (Moscou), Biennale de Théssalonique, Rencontres Chorégraphiques de Carthage, Centre pour l'image contemporaine de Genève, Biennale de Rennes, La Ménagerie de verre (Paris), space_imA et Duck-Won Gallery à Séoul, Nuit Blanche à Paris, Musée d'art contemporain Ateneo de Yucatán à Mexico, Cité des sciences et de l'industrie à Paris, Zentrum für Kunst und Medientechnologie (ZKM) à Karlsruhe, Musée d'art moderne de la Ville de Paris,
Villa Arson (Nice),
Palais de Tokyo, etc.
Pour ses recherches qui interrogent en particulier l'incidence des dispositifs technologiques sur nos modes de représentation, nos nouvelles formes d'expériences esthétiques et nos organisations socio-politiques, il collabore avec des scientifiques et des laboratoires de recherche : Limsi-CNRS (Laboratoire pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur, Orsay), Orange Labs, Citu / Paragraphe (Université Paris 8), IEMN (Institut d'électronique de microélectronique et de nanotechnologie, Lille-Valenciennes), IETR (Institut d'électronique et de télécommunications de Rennes), Liris (Laboratoire d'informatique en image et systèmes d'information, Lyon), LIFL (Laboratoire d'informatique fondamentale de Lille), CEA (Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives, Saclay).
En relation étroite avec sa pratique artistique, Samuel Bianchini a entrepris un travail théorique qui donne lieu à de fréquentes publications : Éditions du Centre Pompidou, Éditions Jean-Michel Place, MIT Press,
Analogues, Burozoïque, Hermes, etc.
Mari Linnman est curatrice et médiatrice de l'action
Nouveaux commanditaires de la Fondation de France. À ce titre, elle a collaboré, pour la production d'œuvres questionnant les espaces publics, avec de nombreux artistes, parmi lesquels :
John Armleder, Alain Bublex,
Yona Friedman,
Ann Veronica Janssens,
Martha Rosler,
Claude Rutault,
Jessica Stockholder,
Superflex, et
Jean-Luc Vilmouth. Mari Linnman codirige la galerie associative Contexts à Paris et fait partie de l'équipe artistique qui accompagne le prolongement de la ligne du tramway T3 Nord à Paris.