Durant deux années, Eric La Casa a enregistré son environnement proche et lointain, depuis le seuil de son appartement parisien. Paris Quotidien est le résultat de cette écoute prolongée, entre inventaire temporaire et documentaire musical – extraordinaire –, d'un milieu ordinaire. Accompagné d'un livret de 60 pages offrant documentation textuelle et photographique.
« Habiter, en milieu ordinaire
A la différence d'une adresse virtuelle (courriel…), qu'est-ce qu'habiter ici, à cette adresse, dans cet immeuble, dit de mon existence, de ma vie, dans ce temps de l'écoute ?
Habiter à Paris – le récit d'un habitant
Lorsqu'il s'agit d'aborder la question du son à/de Paris, les archives proposent généralement des séries de motifs qui représentent des typologies d'événements extrêmement stéréotypés : le métro, les cloches de Notre-Dame, la Place de l'Etoile, les garçons de café, etc…
Comme beaucoup de parisiens, mon environnement quotidien ne fait l'objet d'aucune représentation, au sein de ces librairies sonores. Mon postulat est donc de sortir de ces constructions emblématiques, de ces lieux communs qui participent aux grands récits historiques de Paris.
A partir uniquement de mon environnement immédiat, de faible valeur symbolique , mon projet est d'explorer ses sonorités, depuis les fenêtres de mon appartement : une sorte d'inventaire temporaire, extrêmement localisée, dont la mise en récit sédimente l'empreinte de mon écoute… : celle d'un habitant. »
Extrait du livret
Edition limitée à 300 exemplaires.
Depuis le milieu des années 1990, à l'écoute de l'environnement, Éric La Casa (né en 1968 à Tours, vit et travaille à Paris) interroge la perception du réel et élargit la question du musical aujourd'hui. Par son approche esthétique de la prise de son, son travail s'inscrit tout autant dans les champs de l'art sonore que de la musique. Conséquences de ses processus in-situ d'écoute, il crée des formes (d'attention) qui s'insinuent dans les sites, y infusent lentement et en deviennent d'autres espaces possibles. De même que la carte stimule la lecture d'un pays, l'objet esthétique in situ renouvelle notre relation à l'espace et au paysage.