Monographie de référence dédiée au pionnier de l'art cybernétique, avec une mise en page spécifique et quatre essais sur son œuvre.
Eric Mangion aborde dans son texte le thème du conditionnement dans l'art, tandis que Maude Ligier, doctorante en histoire de l'art à Paris-IV, étudiant depuis quatre ans le travail de Schöffer, consacre trois essais aux œuvres multiformes de cet artiste. L'auteur définit trois facettes de cette création – sculpture, architecture et mass media – et énonce les ressources d'une œuvre, rattachée au mouvement de l'art cinétique, qui s'adjoint dès le milieu des années 1950 la science, et plus particulièrement la cybernétique, mais également la musique, la danse et des procédés cinématographiques pour s'animer, et élaborer un langage moderne, propice à la réalisation d'un spectacle audiovisuel et à un renouveau du processus perceptif.
Avec l'épuisement de la monographie des
éditions du Griffon publiée en 1963, ce livre comble un vide éditorial et accompagne le lecteur dans la redécouverte de l'œuvre. La mise en page des visuels épouse le dispositif scénographique des expositions à la Villa Tamaris et à la Fondation
Vasarely.
Publié à l'occasion des deux expositions de Nicolas Schöffer à la Villa Tamaris de la Seyne-sur-Mer et à la fondation
Vasarely d'Aix-en-Provence, du 25 juin au 19 septembre 2004.
Sculptures cybernétiques, tours spatiodynamiques, musique visuelle... Nicolas Schöffer, artiste français d'origine hongroise (1912-1992), fut un pionnier dont le travail est un étonnant trait d'union entre les artistes d'avant-garde et les
technologies multimédia actuelles qui font le quotidien des nouvelles générations.
Après des études aux Beaux-Arts de Budapest et un doctorat en Droit, il vient s'installer à Paris en 1936 où il traverse les mouvements du
surréalisme et de l'
art abstrait. Il opère en 1948 une profonde rupture qui va le conduire à créer ce qu'il nomme un
art cybernétique. Dès les années 1950, il introduit l'interactivité et la programmation dans ses créations sculpturales, architecturales et urbanistiques, et crée les premières œuvres multimédia interactives avec de jeunes créateurs comme
Pierre Henry ou Maurice Béjart. Il innovera également dans l'
art vidéo (1961), la
musique, la
pédagogie, le spectacle interactif et les pratiques sociales, tout en développant une
œuvre écrite sur l'évolution de la société au travers des pratiques créatives.