Un bilan d'un demi-siècle d'« arts médiatiques ».
Inter, art actuel n° 109 propose de réfléchir à partir de la mise en situation suivante : « Les arts médiatiques ont 50 ans. C'est probablement un bon moment pour se demander ce qui s'est passé, si ça valait la peine, ce qui se passe encore, si l'on veut vraiment que se passe ce qu'on pense qu'il se passera à compter de maintenant. » Cet énoncé est piégé, parce qu'affirmer que les arts médiatiques ont 50 ans, c'est annoncer un parti pris. On pourrait proposer – certains l'ont fait – que les arts médiatiques commencent avec la photographie : en France, au début du XIXe siècle. Mais d'autres diront que la photographie est un art
semi-médiatique : si un appareil est nécessaire (?) pour produire l'œuvre, ce n'est pas le cas pour l'apprécier. Se pointe 50 ans plus tard le phonographe. Là, pas d'ambiguïté : machine au départ et machine à l'arrivée. Et pourtant, ni Niépce ni Edison n'ont cru nécessaire d'inventer l'expression « arts médiatiques ». Pourquoi ? Parce que l'action de nommer un champ d'expertise artistique n'est pas posée en fonction des outils ou des nécessités techniques, mais pour des raisons politiques, pour affirmer un droit sur un territoire : se donner l'autorité de dire « ceci est de l'art médiatique ; cela n'en est pas ». Or, placer le début des arts médiatiques il y a 50 ans est, justement, une revendication politique.
Aussi,
Inter revient sur la dernière édition de la
Rencontre internationale d'art performance tout en traitant de plusieurs activités artistiques sur le territoire immédiat de Québec, comme l'exposition
Chimère/Shimmer au Musée national des beaux-arts du Québec, de même que les événements
Sortez vos morts de Folie/Culture et
La Jeune-Fille et la mort du Bureau de l'APA. Enfin, ce numéro propose divers articles sur des installations et performances tenues dans l'espace du Lieu, centre en art actuel, à Montréal (La Centrale), à Saguenay (
TraficArt 2010), à Victoriaville (Grave) et à Sherbrooke (Sporobole).
Textes de Nathalie Bachand, Marie-Ève Beaulé, Louise Boisclair, Nathalie Côté, Silvio de Gracia, Karine Dezainde, Marie-Hélène Doré,
Charles Dreyfus,
Jean Dupuy, Julie Gagné, Susanne Jaschko, Geneviève Loiselle,
Richard Martel, Hélène Matte, Lisa Moren, Émile Morin, Nicolas Reeves,
Jocelyn Robert, Alain-Martin Richard,
Guy Sioui Durand, Patrick Tréguer, Sylvie Tourangeau.
Publié par les
Éditions Intervention (confondées par
Richard Martel à
Québec) trois fois par an depuis 1978,
Inter, art actuel (anciennement
Intervention) est un périodique culturel disséminant les diverses formes,
praxis et stratégies de l'art actuel –
performance, installation,
poésie, multimédia –, tout en interrogeant les rapports de l'art au social et au culturel, au politique et à l'éthique.
Couvrant différentes manifestations artistiques et mouvances politico-culturelles internationales, directement engagé dans le renouvellement du discours sur les pratiques éphémères et émergentes,
Inter, art actuel est une tribune qui invite artistes, critiques et penseurs de la culture à prendre position (sous la forme d'essais courts, de critiques documentées et approfondies, de dossiers et de reportages, de chroniques et de comptes rendus) sur les enjeux qui touchent les pratiques de l'art actuel ou de tout domaine connexe, ainsi que sur les transformations de nos sociétés, du rituel au virtuel.