Le premier numéro de la revue semestrielle qui prolonge et élargit les questionnements soulevés par le programme thématique du centre d'art La Criée à Rennes, imaginant avec des artistes, des penseuses et des penseurs, des formes d'adaptations, d'alternatives et de résistances aux diverses crises actuelles, écologiques, postcoloniales, politiques et sociales.
Alors que semble s'accélérer toujours et encore la succession des crises – écologique, mais aussi postcoloniale, sociétale, des représentations, etc. –, pour beaucoup il n'est plus possible de rester passifs face à l'effondrement qui vient. Il n'est plus possible de se contenter d'observer, de constater et de trembler. L'accélération des crises va par ailleurs de pair avec une accélération des rythmes sociétaux et individuels, auxquels il faut se soumettre et s'ajuster en continu.
Dans ce contexte, nombre d'artistes, de penseurs et penseuses, d'acteurs et actrices, des mondes de l'art réfléchissent à des formes d'adaptations, d'alternatives et de résistances.
La Criée centre d'art contemporain accompagne ce mouvement à travers le cycle artistique Festina Lente (Hâte-toi lentement), qui se décline en expositions, événements et des résidences, ainsi que dans les pages de la présente revue.
Car c'est bien à de nouvelles façons de penser et de faire l'art qu'engage notre époque. Et de se demander : Comment l'art doit-il aborder le changement climatique qui affecte directement ses conditions d'apparition et de diffusion ? Quelles circulations et constructions durables, en relations et à l'écoute de la régénération et du temps long qui fonde le vivant peuvent s'inventer, qui battent en harmonie avec l'ensemble des sociétés humaines et des vivants ? Quels voisinages ? Quelles alliances ? Comment et quoi créer dans un monde abîmé aux futurs incertains ? La puissance d'agir de l'art peut-elle aider à repenser et transformer le monde ?
Les artistes, penseurs, penseuses, écrivains, écrivaines, qui mêlent leurs voix dans ce premier numéro, ont été invités à dire ce que faisait résonner chez elles et eux l'oxymore Festina Lente / hâte-toi lentement. Leurs réponses se déclinent en portfolios (Cieslik, Muller), court essais (Bailly, Szreder, Guesde, Kubler, Imhof et Quiros), et brèves nouvelles (Zely, Gounelle, Betin et Kala), qui, partant d'expériences personnelles ou d'observations collectives, partagent un même constat : l'attention est centrale, elle fonde la qualité de l'expérience que l'on fait du monde autour ; cependant elle est actuellement malmenée.
La Criée centre d'art contemporain (Rennes) s'est régulièrement fait l'écho des crises –
écologique, mais aussi
postcoloniale, sociétale, des représentations, etc. – qui rythment et affectent notre présent. Avec
Festina Lente (Hâte-toi lentement), qui prend place à La Criée de septembre 2023 à août 2025, elle poursuit sur ce chemin et imagine avec les artistes des formes d'adaptations, d'alternatives et de résistances.
La revue
Festina Lente vient élargir les points de vue et prolonger les questions soulevées par les expositions et les résidences du cycle artistique. Elle est nourrie par un comité scientifique composé d'artistes et de penseuses et penseurs qui se réunissent régulièrement pour en composer les contenus. Qu'ils soient artistes, chercheuses, philosophes ou paysagistes, ils partagent une même attention au vivant, aux communs et aux histoires humano-terriennes, en même temps qu'ils se distinguent par des approches et des champs de recherche parfois éloignés.
La revue paraît deux fois par an et rassemble des contributions d'auteurs et d'autrices d'horizons et disciplines variés : historiennes de l'art, écrivains, anthropologues, biologistes, etc. Via des études de cas, des textes théoriques, des interventions artistiques, elle permet de poser les questions suivantes : la puissance d'agir de l'art peut-elle aider à repenser et transformer le monde ? Comment et quoi créer dans un monde abîmé aux futurs incertains ?
Directrice de la publication : Sophie Kaplan ; comité éditorial : Euridice Zaituna Kala, Léa Muller, Kantuta Quirós, Evariste Richer et
Gilles A. Tiberghien.