Un livre avec lequel l'artiste suisse Judith Kakon étend sa pratique en mettant en relation ses œuvres, ses matériaux et le lieu d'exposition de manière non hiérarchique et non linéaire.
Judith Kakon intègre toujours les lieux de ses expositions dans sa création artistique. Son nouveau cycle d'œuvres a pris le Museum zu Allerheiligen et ses vastes collections pour point de départ en 2021. Les objets en papier surdimensionnés se déploient comme en écho à ce lieu de collection, de conservation et de médiation. Les corps fabriqués à la main et alvéolés forment d'amples volumes, dont les cellules constituent à la fois des interstices et des espaces vides. Tels des entrepôts, des archives ou des bases de données numériques, ils possèdent le potentiel d'être dotés de contenus. Ils renvoient également à la manière dont nous animons, voire occupons, les espaces réels et virtuels. Si l'on replie les travaux en papier en petites piles, les volumes et les alvéoles disparaissent presque entièrement.
Accompagnant l'exposition, le catalogue Stolen Language offre un aperçu richement illustré de l'œuvre de l'artiste, tout en jouant avec le rapport entre le texte et l'image comme si l'espace du livre était un fonds d'archives ou, peut-être, un espace d'exposition.
Née en 1988 à Bâle,
Judith Kakon a suivi des études d'art à Jérusalem et New York, qu'elle a achevé en 2016 par un Master of Fine Arts de la Bard MFA. Son travail englobe la sculpture, l'installation, la création d'images ainsi que l'utilisation de sources textuelles, souvent empruntées à l'anglais transnational. L'exposition en tant que médium joue un rôle intrinsèque dans sa façon de travailler, ce qui se traduit parfois par un travail curatorial et collaboratif.