Le pari d'
Initiales, revue d'art et de recherche éditée par l'École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon consiste à s'adosser à des figures pivots qui sont tout à la fois l'incarnation d'un moment, d'un courant ou d'un style, tout étant parfaitement éclairantes sur l'époque qui est la nôtre.
Joséphine Baker, sans doute plus encore que tous les visages qui ont habité les précédents numéros, est l'incarnation parfaite de ce don d'ubiquité. Sa silhouette, son allure, ses frasques et ses stratégies de diversion ont marqué à jamais l'imaginaire collectif de la modernité. Personnage éminemment romanesque qui traversa le XXe siècle et les continents, elle est aussi, aujourd'hui, une voix et un masque d'une efficacité redoutable pour se fondre dans les questions d'identité et de représentativité qui occupent notre monde contemporain.
Conçu en collaboration avec
Marie Canet, professeur à l'Ensba Lyon, historienne de l'art et commissaire indépendante, ce treizième numéro d'
Initiales réunit des contributions d'
Anne Dressen, Marc Plas,
Sophie Orlando ou
Elvan Zabunyan ; des entretiens avec Paul Maheke, Cheryl Ann Boden, Lala ou Arthur Jafa et des portfolios signés
Julien Creuzet,
Kara Walker, Ja'Tovia Gary ou Melissa Airaudi.
Deux fois par an,
Initiales, revue produite et éditée par l'
Ecole nationale supérieure des beaux-arts (ENSBA) de Lyon, esquisse les contours d'une galerie de « portraits en creux » en s'organisant autour de « figures-source », existantes ou fictives. Des figures d'artistes, philosophes, écrivains, architectes ou cinéastes dont le dénominateur commun est qu'elles ont « fait école » dans leur discipline et au-delà, dans les champs qu'elles ont investis ou traversés. L'œuvre, la pensée mais plus encore les méthodes déployées, les pistes explorées (et parfois avortées) ou les réseaux créés par cette figure de référence servent de sous-texte ou de script à chacune des livraisons.
Réunissant, à partir d'une même figure, une série de contributions centrifuges,
Initiales met ainsi en jeu un usage de la source et une expérience du temps qui ne sont ni ceux de l'historien ni ceux du scientifique, mais qui sont à l'œuvre dans le travail de l'art et qui sont au cœur de la réflexion menée depuis 2004 par le groupe de recherche ACTH (Art contemporain et temps de l'histoire) de l'ENSBA Lyon.
Revue de recherche et de création,
Initiales fait le pari qu'une école d'art est aujourd'hui l'un des lieux les plus aptes à produire et organiser des formes et des pensées nouvelles, susceptibles de venir nourrir le débat et élargir le champ de l'art et de la pensée. A cet égard, c'est une revue d'école, mais dans l'exacte mesure où l'école est un lieu de passage, de rencontre et de collaboration avec de multiples acteurs qui lui sont aussi extérieurs.
Initiales rejoue ainsi en son sein l'hospitalité essentielle et féconde des écoles d'art et s'adresse aussi bien au champ de l'art contemporain et de la création d'aujourd'hui qu'au monde de l'enseignement et de la recherche – et plus largement à toute personne curieuse des opérations à l'œuvre dans la création, la pensée et la culture.
Directeur de la publication et de la rédaction : Emmanuel Tibloux ; rédactrice en chef : Claire Moulène.