Créatures féminines grotesques, rayons atomiques, têtes de morts, monstres Pop et décors hérités de l'ukiyo-e forment les hallucinations polychromes d'un maître de l'art psychédélique inspirées par une expérience de mort imminente.
Métaphore de notre passage sur Terre, le pont qui unit la naissance à la mort est le motif central des dessins réunis au sein de cette publication. À l'origine de ce projet, la grave maladie qui atteint Keiichi Tanaami à l'âge de 45 ans. Les médicaments qu'on lui prescrit lui donnent de fortes hallucinations. Ce sont les souvenirs de ces visions, aux portes de la mort entre rêve et conscience que nous donne à voir Tanaami.
Publié suite à l'exposition éponyme à la Mizuma Gallery, Singapour, en 2013.
Designer graphique, illustrateur, peintre et plasticien, réalisateur de films expérimentaux, figure mythique du film d'animation japonais et de la scène
pop d'après-guerre au
Japon, Keiichi Tanaami (1936-2024) est célèbre pour ses œuvres
psychédéliques au style singulier, mêlant couleurs flamboyantes,
érotisme sous-jacent, poissons rouges géants et références
surréalistes.
Né à Tokyo comme fils d'un grossiste de textile, Tanaami a neuf ans lorsqu'il fait l'expérience du bombardement de Tokyo peu avant la fin de la deuxième
guerre mondiale. Il étudie à l'Université des Arts de Musahino, rend visite à
Andy Warhol à New York en 1969, travaille avec
Robert Rauschenberg et le critique d'art
Michel Tapié pendant leurs voyages au Japon et conçoit des pochettes d'album pour Jefferson Airplane et The Monkees. En 1975, Tanaami devient le premier directeur artistique de l'édition japonaise de
Playboy Magazine. Il a enseigné à l'Université d'art et de design de Kyoto à partir de 1991.