Un catalogue « transdisciplinaire ».
« Coating » signifie recouvrement. C'est un terme pictural. Pourtant le livre présente une série de photos que l'artiste utilise comme des esquisses de ses installations. Coating est donc un livre « transdisciplinaire », s'il en est. Il montre non seulement l'intérêt de l'environnement quotidien du point de vue à la fois pictural et sculptural, mais encore l'annulation des frontières entre photographie et dessin, installation et peinture, etc. Sans doute est-il aussi la confirmation du refus de l'artiste de se déterminer en fonction de compétences disciplinaires ; Jessica Stockholder s'en sert librement en fonction du projet qu'elle porte. Il en est peut-être également ainsi pour le rapport entre le livre et la galerie, puisque Coating, dont la réalisation fut assistée par Mari Linnman, a été publié à l'occasion de l'exposition de Jessica Stockholder « Lumps Bumps and Windy Figures too », qui a eu lieu à la galerie art&essai de l'université de Rennes 2, du 16 novembre au 19 décembre 2008.
Exposée dans les plus importantes institutions artistiques internationales, Jessica Stockholder (née en 1959 à Seattle, vit et travaille à New Haven) est connue notamment pour ses installations de grand format qui créent des tensions entre picturalité et tridimensionnalité à l'échelle de l'architecture. Ces compositions très structurées assemblant une multitude d'éléments hétéroclites permettent à l'artiste de jouer à la fois sur des contrastes et des harmonies entre couleurs, formes et matériaux.
« La pratique de Jessica Stockholder intègre un grand nombre d'œuvres monumentales qui sont le plus souvent envisagées
en fonction du site dans lequel elles sont installées. Elle réalise également des œuvres de taille plus petite, des sculptures,
mobiles par définition, qui ne dépendent pas d'un lieu précis, mais entretiennent souvent un lien particulier avec le sol
et le mur du lieu d'exposition.
Ses œuvres relèvent de l'assemblage et se composent d'éléments hétéroclites, généralement tirés du quotidien comme
des meubles, vêtements, tissus, cordes, éléments électroménagers, fruits, peintures... et provoquent souvent un effet
de surprise. Détournés de leur fonction et de leur statut habituel, les objets sont utilisés pour leur forme, matière ou couleur.
À travers ses compositions, l'artiste expérimente la combinatoire et l'aléatoire.
Incluant dans ces réalisations l'utilisation de la peinture, Jessica Stockholder explore les liens entre deux catégories
artistiques, deux modes de perception qui sont liées à la sculpture et à la peinture. Les aplats de peinture recouvrent
partiellement certains des objets, sans respecter leurs contours, et tendent à lier les divers éléments. Elle s'intéresse
au contraste en employant des couleurs souvent très vives qui tranchent avec la couleur de l'objet. Jessica Stockholder
joue ainsi sur des tensions entre matière de la couleur et couleur de la matière, abstraction et figuration, planéité
de la peinture et tridimensionnalité des objets. » (Marie Linnman et Anne-Laure Zini)