Un « parcours d'ombres » de
sorcières, de chauves-souris et de chats noirs projetées sur les murs de Vitteaux, suivi d'un « carnet d'ombres » à dessiner, accompagnés de textes et d'un entretien avec Boltanski qui explicitent les enjeux et les méthodes de production d'une installation permanente pour l'éclairage public de la ville issue d'une commande dans le cadre de l'action «
Nouveaux commanditaires ». Une démarche singulière qui implique localement un artiste de renommée internationale, des commanditaires, un médiateur et les riverains, une proposition originale pour l'espace public sous la forme d'un jeu fragile d'ombres et de lumière plutôt que d'un monument.
« Je me souviens de cette dame qui ne voulait pas d'une tête de mort en face de chez elle, mais qui aimait bien la sorcière sur son balai. »
Photographe, sculpteur, cinéaste, se définissant lui-même comme peintre bien qu'ayant abandonné ce support depuis la fin des années 1960, connu avant tout pour ses installations, Christian Boltanski (1944-2021) a travaillé sur la Shoah et la mémoire, en se servant d'éléments simples comme des vêtements usagers ou des données d'annuaires téléphoniques. Les supports de sa démarche artistique comportent de vastes répertoires de photographies, des montages théâtraux et des installations. Entre 1968 et 1983, il réalise également une série de court-métrages. Son projet Archives du cœur est un réservoir mondial de battements appartenant à des gens venant des quatre coins du monde et issus de toutes conditions, qu'il sauvegarde dans une archive bâtie ad hoc sur une île au Japon.
Boltanski, qui a représenté la France à la Biennale de Venise en 2011,
est considéré comme l'un des principaux artistes français sur la scène internationale.
