Sonoris publie en vinyle et en CD, avec un nouveau mastering de
Giuseppe Ielasi, quelques œuvres importantes de l'artiste influent et respecté qu'est Steve Roden. Ces titres, qui mêlent composition conceptuelle et musicalité, transcendent les catégories ambient ou « lowercase » trop rapidement appliquées à sa musique, grâce à leur beauté fantomatique.
Steve Roden (1964-2023) est un artiste visuel et sonore de Los Angeles, à l'œuvre aussi confidentielle qu'influente. Son travail s'est élaboré à l'intersection de l'installation sonore et visuelle, du texte, du film et de la performance, utilisant des processus de composition basés sur la transposition et la synesthésie, et inventant des systèmes à partir de partitions musicales, de mots, de cartes, qui le guidaient ensuite dans ses réalisations plastiques et sonores.
Héritier des objets amplifiés de
Cartridge Music de
John Cage, d'abord influencé par la scène punk de Los Angeles avant de s'inscrire aux Beaux-arts et d'y découvrir l'art sonore (notamment via l'exposition
Broken Music),
Steve Roden auscultait des objets acoustiques dans des formes miniatures et mobiles, des empreintes de mélodies et des voix éthérées (loin de l'énergie et de la violence punk), pour en extraire une musique fine et délicate. Une apparente simplicité, au service d'un travail sonore proche des arts plastiques, qui cache une subtilité directe et une magie envoûtante. Réinventeur d'une musique ambient, discrète et atmosphérique que l'on nomme facilement minimale, Steve Roden déposait des textures sonores, organisait des aplats de couleurs, traçait des fréquences vibrantes, fabriquait des objets plastiques pour créer un monde du micro-détail et du petit son.