Née en 1982 à Romorantin-Lanthenay dans le Loir-et-Cher, Raphaële de Gastines vit une enfance bohème au sein d'une famille d'antiquaires. En 1994, à 12 ans, elle découvre le Vietnam lorsque ses parents décident de s'y installer. Première influence à venir sur son art. En 1998, de retour en France, elle s'inscrit à Blois dans une école de communication visuelle, l'E.T.I.C. puis à Penninghen (l'ESAG) à Paris en 2000. En 2002, elle commence à peindre et devient modèle au sein de l'école supérieure d'art et de design (ESAD) d'Orléans. En 2003, elle s'embarque en bateau pour une traversée de l'Atlantique. En 2004, elle participe à la fabrication de roulottes de voyage tout en exerçant le dressage de chevaux. Ce qui va naturellement l'amener à entreprendre un périple en roulotte pendant trois ans. Elle invente des spectacles pour enfant avec des contes qu'elle écrit. Elle crée des marionnettes ainsi que les décors qui vont avec. Ses deux enfants naissent en 2007 et en 2011. Elle poursuit son activité de peintre. En 2019 c'est la rencontre avec l'
Arsenic Galerie de Christophe de Fabry et Judith Schoffel qui va révéler et accompagner sa peinture dans une relation singulière de marchand à artiste très constructive.
L'œuvre de Raphaële de Gastines se singularise par du courage et une certaine révolte qui lui permettent de s'exposer intégralement (et de manière intègre) dans ses tableaux. Sans cette distance et ce recul qui caractérise pratiquement tout l'art contemporain depuis les années 1950, où les artistes délimitent un territoire et un champ d'action pour fabriquer des œuvres dont l'implication personnelle, biographique et humorale, est totalement absente. Une grande force et, en même temps, beaucoup de fragilité, s'expriment dans les tableaux de Raphaële de Gastines, résultat d'une pratique artistique solitaire – si ce n'est la présence permanente de ses révoltes. Il n'est pas certain que la violence feutrée du milieu de l'art ne soit pas plus destructrice que celle de la solitude infinie dans l'atelier. Mais cette confrontation douloureuse semble être le lot de tous les artistes qui se livrent entièrement – donc sans distanciation ni plans stratégiques sur la comète.