Issue de l'École supérieure des Beaux-Arts de Marseille, Anita Molinero (née en 1953 à Floirac, vit et travaille à Paris) compose, pendant ses années
punk, ses premières
sculptures en faisant se rencontrer des objets et des matériaux de récupération.
« Pendant mes études aux Beaux-Arts, je peignais, mais je n'étais pas très douée pour la sculpture et la technique. Je me suis alors dit que l'inconnu de l'art devait certainement passer par la confrontation à celles-ci. C'était un petit manifeste très privé, fait de négations, portant sur les conditions que l'on se donne pour arriver à faire quelque chose qui soit suffisamment nouveau et devienne un jour une création. […] J'ai fait alors des montages de petits cartons que je vernissais après coup avec de la colle à papier peint puis que je montais sur n'importe quoi ou encore des sacs poubelles que je remplissais de plâtre et que je travaillais avec une gouge à bois. »
Elle choisit ensuite d'apporter aux formes la puissance de l'irréversibilité du geste et pour cela adopte le plastique et une série de matériaux toxiques qu'elle coupe, brûle, lacère, sculpte. « […] Depuis 1995, j'adore travailler le polystyrène qui me rappelle des matériaux pérennes comme le bronze car tu ne t'en débarrasses pas. […] J'arrête avant l'informe et parfois la pièce est terminée avant d'être commencée. La sculpture doit rester forme et ne pas aller dans l'informe. »
Déjà en 1994 elle participait au côté de Franck Stella, John Chamberlain, Robert Grosvenor, Carel Visser et Nancy Rubins à l'exposition « Country sculpture » au
Consortium de Dijon. Le FRAC Limousin en 2002, le
MAMCO à Genève en 2006, le FRAC Alsace, le FRAC Haute Normandie en 2009, le Consortium de Dijon en 2014 et récemment le Museo Ettore Fico à Turin lui ont consacré des expositions personnelles. En 2008 elle expose à côté de Cady Noland,
Steven Parrino et
Kelley Walker au Centre d'Art Contemporain Le Spot, au Havre. En 2012, elle a été choisie pour créer la station de la porte de la Villette sur la ligne 3b du tramway d'Île-de-France. En avril 2015 elle obtient le prix résidence de la Fondation Salomon à New York. Ses œuvres font partie d'importantes collections publiques.