Une série de portraits de femmes martyres et de saintes oubliées, en dialogue avec les grands maîtres de la peinture italienne et notamment le Caravage.
Travaillant entre le maniérisme et l'art informel, Samorì détruit la figuration, l'efface, la dé-figure littéralement, engageant un combat avec l'histoire de la peinture et une confrontation avec la représentation, défiée par la matière picturale. Ses sujets sont altérés, déformés par l'artiste, qui utilise cette matière pour former (ou détruire) des déterminations physiques, des expressions, des parties entières du corps.
Lucie, à qui l'exposition est dédiée, est présente sous de nombreuses formes : Samorì la décapite, l'aveugle, l'éblouit, et lui poignarde même le cou avec un pinceau. L'artiste intervient également sur d'autres femmes, utilisant la peinture pour modifier la perception du spectateur et l'interpeller. Samorì ne laisse aucun répit à ses sujets, il les torture mais ne les laisse pas mourir. Il s'approche le plus possible de la mort, imposant à ses personnages une souffrance sans fin, car c'est précisément dans la douleur la plus profonde, dans l'éternelle résistance, que se manifeste le pathos de cette œuvre.
Le livre présente soixante reproductions en couleur des œuvres de Nicola Samorì, accompagnées d'essais critiques de Vittorio Sgarbi et Denis Isaia.
Publié suite à l'exposition éponyme au Musée d'art moderne et contemporain de Trente et Rovereto en 2020-2021.
Nicola Samorì (né en 1977 à Forlì) est un peintre et sculpteur italien. Son travail est essentiellement basé sur la peinture et la sculpture baroques ou issues de la renaissance italienne, dont il transforme et déconstruit les éléments en utilisant des techniques modernes, à l'aide de divers procédés altérant les couleurs et les formes, pour proposer une expérience contemporaine de la physicalité et de la plasticité des objets et des corps.
