Un poème-fleuve qui interroge notre être au monde avec une liberté à la fois nouvelle et atemporelle, comme si cette parole nous venait des origines.
« Nous ouvrons les yeux
comme si au cours
de notre voyage
dans notre tête
une étoile
dans la nuit
s'était tant rapprochée
de nous
qu'elle nous avait
éclairés
et que nous étions
sortis au-dehors
pour la voir briller. »
Grand nomade, poète et artiste, fondateur de la Maison de l'art vivant dans la Drôme, Jean-Luc Parant (1944-2022) est l'auteur de près de 200 publications, depuis ses premiers textes parus chez Fata Morgana et Christian Bourgois en 1976. Son œuvre poétique, toute entière portée par la question de la sphérité, est un regard unique posé sur le réel, cet impossible à voir et à saisir autrement que par les signes. « J'écris des textes sur les yeux pour pouvoir entrer dans mes yeux et aller là où mon corps, ne va pas, où je ne suis jamais allé avec lui, où je ne me rappelle pas avoir été touchable. Pour aller là sur la page, dans ma tête, dans l'espace. Je fais des boules pour pouvoir entrer dans mes mains et aller là où mes yeux ne vont pas, où je ne suis jamais allé avec eux, où je ne me rappelle pas avoir été visible. Pour aller là dans la matière, dans mon corps sur la terre. »
Jean-Luc Parant a exposé ses œuvres, entre autres, à la Fondation Maeght, au Centre Georges Pompidou ou encore au Musée d'art moderne de la ville de Paris.