ANTIPODES est le trente-quatrième disque de Frédéric Acquaviva, qui poursuit son exploration transgenre et super expérimentale des frontières entre
musique et
art sonore, ainsi que des supports même (cette-fois, avec un disque QR-code sérigraphié sur pochette en PVC d'où s'est absenté son vinyle).
Découpé en trois séquences dédiées aux trois zones d'une possible divine et très contemporaine comédie (
Enfer / Purgatoire /
Paradis),
ANTIPODES est le troisième opéra de Frédéric Acquaviva, après
Aatie, 2011 et
The Hot Opera, 2015), composé en partie lors d'une résidence dans les légendaires studios de musique électronique de EMS à Stockholm, avec des prises de sons à Berlin et Londres.
A la suite de ses collaborations avec Pierre Guyotat (
Coma, 1996), F.J. Ossang (
K. Requiem, 1999),
Jean-Luc Parant (
Musique Acataleptique, 2007), Frédéric Acquaviva intègre et désintègre dans son univers sonore les textes et la voix de l'extraordinaire artiste, poète et performer
Joël Hubaut, mélangée à celle d'une inattendue speakerine (l'artiste
Dorothy Iannone) et de la mezzo-soprano britannique d'exception
Loré Lixenberg avec laquelle Acquaviva poursuit depuis une décennie une collaboration unique (
Aatie, 2011 /
Loré Ipsum, 2012 /
Kiss Music, 2015 /
MESS, 2017 /
The 120 Days of Musica, 2017 /
£pØ@n®diØ$n, 2018).
Frédéric Acquaviva, né en 1967, est depuis 1990
artiste sonore et compositeur de
musique expérimentale, d'installations chronopolyphoniques, diffusées sur CD, en galeries, dans des musées et lieux institutionels ou lieux alternatifs, dans le monde entier.
Hors des circuits traditionnels des musiciens et compositeurs, il rencontre puis travaille de manière continue avec quelques figures historiques de l'art, de la poésie ou de la vidéo bien avant leur reconnaissance médiatique (
Isidore Isou, Maurice Lemaître, Marcel Hanoun,
Pierre Guyotat,
Jean-Luc Parant...), ainsi qu'avec la chorégraphe Maria Faustino, le cinéaste
FJ Ossang ou la mezzo-soprano
Loré Lixenberg.
Sa musique, dé-concertante et dont il aime choisir le dispositif d'écoute, explore de manière toujours nouvelle les rapports de la voix, du langage, du son et du sens, ainsi que l'idée d'un corps intégré à la composition musicale quoique totalement absent lors des auditions de ses œuvres (par diffusion acousmatique ou installation sonore). Mais, comme le remarque
Eric Vautrin dans
Mouvement, son travail n'est pas « un travail sonore mais un travail sur le sonore ».
Acquaviva devient en même temps l'un des protagonistes essentiels de la redécouverte des avant-gardes historiques et notamment du
Lettrisme (
Isidore Isou, dont il dirige l'édition de la
première monographie ; Gabriel Pomerand, Maurice Lemaître, Gil J Wolman, Jean-Louis Brau, Jacques Spacagna,
François Dufrêne, Roland Sabatier, Alain Satié,
Broutin...), de la
poésie sonore (
Henri Chopin,
Bernard Heidsieck) et de quelques figures isolées (Pïerre Albert-Birot,
Otto Muehl...), à travers des actions fort diversifiées : orchestrations ou réalisations sonores des symphonies de
Isou, Lemaître et Pomerand, livres, conférences, constitution de bases de données et d'archives, commissariat d'expositions (notamment, depuis 2014, dans le cadre de l'
artist's space « La Plaque Tournante » qu'il a fondé à Berlin avec Loré Lixenberg), projets radiophoniques, réalisations de vidéos, et édition, comme
directeur de collection aux Editions Derrière la Salle de Bains, ou avec ses propres éditions :
AcquAvivA, et la revue
CRU.
En 2020, Frédéric Acquaviva devient le troisième compositeur français (après
Pierre Henry et
Luc Ferrari) à obtenir le prestigieux Karl Sczuka Prize (Donaueschingen / SWR) avec son opéra
ANTIPODES (texte
Joël Hubaut), prix également obtenu par
John Cage ou Mauricio Kagel.
Voir aussi
Yoann Sarrat : Phonosophie et corporalité compositionnelle – L'art sonore de Frédéric Acquaviva