Comment poser un flux d'informations sur papier ?
Poptronics, le média des cultures hacktives, fête dix ans d'information
online avec un livre de 272 pages.
À rebours de l'évolution de la presse, contrainte à la mutation numérique,
Poptronics choisit le support papier pour réinventer l'archive. Depuis 2007, le média en ligne fondé par la journaliste critique Annick Rivoire et une équipe d'auteurs, critiques et artistes résiste aux mantras du temps présent (réseaux sociaux, accélérationnisme,
big data, selfisation), défend des pratiques autonomes en ligne, observe et critique les évolutions de la culture et de la société de l'information, décloisonne et hybride les pratiques (
open source,
circuit bending, art sonore, jeu vidéo indé, hacktivisme, art internet,
noise…).
Pour ses dix ans, sous la direction artistique de
Christophe Jacquet dit Toffe et la direction éditoriale d'Annick Rivoire et de Matthieu Recarte, Poptronics a imaginé une archive collective, conçue à partir d'une collecte de liens, parmi les 2 500 articles publiés sur poptronics.fr. Cette matière première digitale a été confiée à des artistes de la scène numérique française. Agnès de Cayeux, Albertine Meunier, Christophe Jacquet dit Toffe, David Guez, Nicolas Frespech,
Optical Sound (
Pierre Beloüin & P. Nicolas Ledoux), Pierre Giner, Roberte la Rousse (Cécile Babiole et Anne Laforet), Systaime, Trafik et Vincent Elka ont (dé)construit l'archive en la re-créant.
Résultat : un objet mutant, transgenre et résolument contemporain.
« Le site dédié aux cultures hacktives fête dix ans de présence sur le Net dans une somptueuse édition papier qui fait office d'archive mutualisée (...).
Poptronics, le livre ne ressemble à rien de ce que cet objet peut nous apparaître d'habitude. Il y a une sélection de chroniques, de reportages, d'analyses, certes. Mais ce qui frappe, c'est la liberté typographique, photographique, artistique qui les accompagne, les scratche, les souligne, les engage enfin, s'étalant parfois sur plusieurs pages, bien loin du consensuel rasoir et justement habituel. Ça fait danser le regard. Quant au sens lui-même, c'est du même bois, et ça envoie. »
Frédérique Roussel,
Libération