En 2012, trois curateurs – Sonia Dermience,
Alberto García del Castillo et Auro Seikkula – invitent les artistes
Felicia Atkinson, Olli Keränen, Bitsy Knox, Maija Luutonen, Kalle Leino, Konsta Ojala, Jürgen Ots,
Benoit Platéus, Sauli Sirviö, Timo Vaittinen et Laura Wesamaa à se poser la question du double dans l'exposition, de l'
in situ et du collectif, par le biais d'un dialogue entre deux espaces d'art contemporain autogérés, l'un en Belgique et l'autre en Finlande, invitant les uns chez les autres, à deux semaines d'intervalle.
Il s'agit alors, selon les curateurs du projet, de considérer les sculptures comme des éléments arrangés produisant des compositions embarrassantes, qui interrogeraient le grand manque de présences dissidentes dans le quadrillage propret des rues européennes. Un regard spécifique donc sur l'objet d'art qui semblerait ainsi gouverner notre propre écologie de moyens et contesterait alors l'éventualité d'une archive.
Fort de ces convictions, un protocole pour l'exposition de groupe se met soudain en place. Un budget serré couvrira les frais de séjour, et un budget encore plus serré permettra la double production négative d'une seule œuvre : deux fois la même, mais pas exactement ; deux copies sans original ; doublement indexées dans une paire d'archives débutantes ; au revoir Fed Ex et bonjour l'ubiquité !
Aucune consigne précise ne sera donnée concernant la question du in situ aux artistes, le transport d'œuvres d'art sera alors évité dans toutes les étapes du processus, ce qui aboutira à la constitution d'une archive ou d'un document permettant la reproduction de l'exposition à l'infini.
Tous les travaux produits à Bruxelles y resteront et de même pour ceux produits à Helsinki à titre d'archive et de matrices, les artistes pouvant réaliser une nouvelle copie n'importe où, un peu comme un fichier PDF nécessaire à la réimpression de ce texte.