Cette monographie de référence, qui documente les œuvres réalisées par Adrian Paci depuis 1997, rend compte des nombreux chassés croisés qu'il opère entre différents modes d'expression et médiums (vidéos, installations, peintures, photographies et sculptures). Un travail à la fois intime, poétique et politique avec lequel l'artiste d'origine albanaise développe une réflexion, nourrie de son vécu personnel et de l'histoire récente de son pays natal, sur la plupart des problèmes existentiels et sociaux de notre époque : migration, mobilité, perte, déplacement, mondialisation, identité culturelle, nostalgie, mémoire...
Publié à l'occasion de l'exposition « Adrian Paci – Vies en transit » au Jeu de Paume, Paris, au PAC Padiglione d'Arte Contemporanea, Milan et au musée d'art contemporain de Montréal, en 2013-2014.
Le travail d'Adrian Paci (né en 1969 à Shkodra, Albanie, vit et travaille à Milan) met en exergue l'un des paradoxes de l'intelligence humaine, qui consiste à rendre compte de la réalité à travers l'irréalité. Souvent inspiré par des sujets qui lui sont proches, par des histoires issues de sa vie quotidienne, Adrian Paci les fait glisser poétiquement vers une fiction, qui, à son tour, produit une ou plusieurs réalités plus larges.
Son travail se caractérise également par sa capacité à mettre en tension ce qui est conflictuel et ce qui est merveilleux. Avec un certain romantisme, il est conscient des enjeux qui existent entre la création artistique contemporaine et de possibles formes de résistance.
En 1997, Adrian Paci fuit les violentes émeutes en Albanie pour se réfugier, avec sa famille, en Italie. A son arrivée dans ce pays, il abandonne temporairement la peinture et la sculpture, pour adopter la vidéo, explorant ainsi de nouveaux langages et les moyens d'expression cinématographiques. Son expérience de l'exil, le choc de la séparation et l'adaptation à un nouveau lieu définissent le contexte de ses premières vidéos, à travers lesquelles il tente de retrouver les racines de son passé.
Progressivement, Adrian Paci se détache de son vécu personnel pour traiter de l'histoire collective, dans des projets qui mettent l'accent sur les conséquences des conflits et des révolutions sociales, et qui révèlent comment l'identité est conditionnée par le contexte socio-économique. Travaillant avec des acteurs non professionnels, des hommes et des femmes dans leurs difficultés, il explore la plupart des problèmes existentiels et sociaux de notre époque : migration, mobilité, perte, déplacement, mondialisation, identité culturelle, nostalgie, mémoire...
Après avoir représenté son pays à la Biennale de Venise en 1999 et avoir été exposé au MoMa PS1 à New York en 2005, son travail a fait l'objet de nombreuses expositions personnelles : Moderna Museet de Stockholm, Kunstverein de Hanovre, Centre d'art contemporain de Tel Aviv, Bloomberg Space à Londres et Kunsthaus de Zurich... Il a également participé à de nombreuses expositions collectives : Manifesta3 à Ljubljana (2000), Biennale de Venise (2005), Tate Modern de Londres (2008), Maxxi de Rome, Biennales de
Lyon et de La Havane (2011).