Un film de Robert Milin pour interroger les conditions de possibilité et les enjeux d'une action artistique dans un quartier de Saint-Denis.
En avril 2010, Robert Milin est invité par la Ville de Saint-Denis dans le cadre d'un
programme de résidence d'artiste. Il s'installe pour deux ans dans le quartier classé
« difficile » de Saint-Rémy. Après plusieurs tentatives échouées d'actions artistiques dans
l'espace public, il décide de rebondir en réalisant un film. Dans son appartement,
transformé en studio de tournage, Robert Milin invite divers interlocuteurs pour les
interroger sur le sens de l'art dans ce type d'environnement.
Deux textes critiques de Eric Chauvier et Delphine Suchecki, réunis dans un livret, nous
éclairent sur la démarche de l'artiste et nous apportent un complément d'analyse sur
l'enjeu de l'art contemporain dans un tel contexte.
Avec la participation de Sylvie Blocher,
Thomas Hirschhorn,
Didier Marcel (artistes),
Saïd Karamani, Ahmed El Madbouh et Myriam Argano (habitants), Guy Tortosa
(critique d'art), Nathalie Viot (conseillère art contemporain, Ville de Paris), Johannes
Schaub (collectionneur), Aline Caillet (philosophe), Eric Chauvier (anthropologue),
Laurence Doupuy-Verrier (directrice des affaires culturelles, Ville de Saint-Denis),
Christophe Girard et David Proult (élus locaux).
Après des études supérieures de Droit et de Sciences Politiques, Robert Milin (né en en 1951 à Brest) a développé une œuvre plastique qui l'a conduit à réaliser, en France et à l'étranger, de nombreux projets. Dans son travail d'artiste, il est généralement invité par des habitants, des associations, départements, des villes, des centres d'art, à produire des œuvres aussi bien dans la ville, que dans les paysages ruraux. Il s'agit d'œuvres éphémères ou durables, puisant dans le quotidien des habitants, jouant sur des contractions du privé et du public par intrusions ou retournement de l'un dans l'autre. Ainsi, Robert Milin définit des processus qui se construisent dans la durée aléatoire des lieux de vie et des relations sociales. La participation d'individus ou de groupes, avec lesquels l'artiste détermine un mode de fonctionnement, se traduit par la gestion d'un tableau, la réalisation de portraits en mouvement – vidéos – le don de photographies, la création et l'entretien de jardins, l'aménagement d'espaces en galerie, le témoignage de situations quotidiennes, le « gardiennage » et l'entretien ce qui a été réalisé en commun.