Monographie documentant les différentes facettes d'une œuvre qui, entre art et design, a marqué la culture visuelle britannique depuis les années 1990, avec un texte de John Savage et un entretien.
L'œuvre de Scott King (né en 1969 à Goole, Angleterre, vit et travaille à Londres) témoigne d'une approche complexe, située à la frontière
de l'art, du design, de la publicité, de la sémiotique et de la culture populaire.
S'appropriant les langages du commerce, de la communication visuelle, voire de la
bureaucratie (tableurs, statistiques), sa pratique, toujours empreinte d'ironie,
contient une indéniable charge psychologique, sociologique et politique.
Si elle prend ses sources dans les
aspects les plus dévalués de la
culture vernaculaire britannique, sa
pratique s'intéresse aussi bien à « la
triste fin de la musique pop
anglaise » qu'à la culture du pub et
au British Rail, au groupe Dexys
Midnight Runners qu'aux attentats
de l'IRA. Bref, à une Grande-Bretagne dans laquelle les clichés et
les signes culturels servent à faire
taire les revendications sociales et
politiques. Si ses œuvres semblent nées d'un croisement entre design d'information
et abstraction hard edge, c'est certainement dû à son désir d'appliquer de l'« ordre »
et de la « formalisation » au chaos informe de la vie.
En tant que directeur artistique pour i-D et Sleazenation, magazines pionniers du
style british au début des années 1990, King a également mis au point une forme
d'infiltration de la communication visuelle lui permettant de détourner la culture
visuelle des mass medias.
Scott King a récemment exposé à
l'ICA (Londres), au KW Berlin, à
White Columns et au MoMA (NYC).