Un essai libérateur sur le concept d'
utopie aujourd'hui : un bilan sur les lignes d'espérance tracées de
Fourier à
Deleuze, en même temps qu'un point sur les perspectives qu'ouvre le siècle et les champs à prolonger.
En 1996, cet essai prenait pour sous-titre
En attendant 2002. Voici que la première décennie du XXIe siècle s'écoule sans que les questions soulevées par notre besoin d'utopie aient perdu de leur actualité ; sans que l'exigence d'un changement de société, de système, ait perdu de son urgence. Plus que jamais, au contraire, pour sortir de la crise, de l'impasse, tant économique que sociale, qu'écologique, que spirituelle, l'esprit d'utopie nous est nécessaire.
Il ne s'agit pas d'entendre, par là, la conception abstraite d'une société idéale rêvée, mais, à la manière d'Ernst Bloch, la plus précise, la plus sincère attention au réel, ou, dans le langage de
Charles Fourier, aux passions incoercibles. L'utopie d'aujourd'hui est, à la fois, rationnelle et passionnelle. Surtout, elle n'occupe plus une île, elle n'a pas qu'un seul modèle, elle est multiple ; et les utopies qui se proposent dans tous les domaines de la vie, sont dispersées, « nomades ». En leur centre toutefois, une préoccupation majeure est celle de l'habitation enfin humaine de la planète, grâce à une
hospitalité universelle permettant à chacun, en tout point de la Terre, de se sentir chez soi.
De là l'idée de la réédition d'un ouvrage épuisé. Car ce que nous formulions il y a une dizaine d'années n'a pas cessé de pouvoir guider au mieux nos errances présentes.
Réédition de l'ouvrage paru chez Séguier en 1996, épuisé.
René Schérer (1922-1923), professeur émérite à l'Université de Paris VIII – Vincennes, a été l'un des acteurs majeurs de la
philosophie en France et des luttes qui lient la pensée et la liberté. Auteur d'ouvrages essentiels sur la communication, la phénoménologie, les problèmes de l'enfance et l'hospitalité, il compte parmi les grands introducteurs de la philosophie de
Charles Fourier.