Ce livre retrace l'héritage du festival d'art performance d'Europe de l'Est Zona, organisé à Timișoara entre 1993 et 2002, festival devenu au cours de cette période de transition politique et sociale majeure en Roumanie un espace de rencontres, une plateforme de discussions théoriques et d'expérimentations artistiques postmodernes, qui a fait apparaître une remarquable diversité de langages artistiques.
Rassemblant des artistes de l'ancien « bloc de l'Est », Zona reflète les débuts de la mondialisation et la généralisation de la pensée postmoderne après la chute du mur de Berlin,
tels qu'analysés par Nicolas Bourriaud dans son livre Radicant. Au début des années 1990, l'adoption de stratégies subversives a permis aux artistes de surmonter les moments critiques des sociétés totalitaires, consolidées depuis des décennies en Europe de l'Est. Ils ont combiné des techniques d'expression telles que le pastiche, la citation, l'imagerie historique, la culture populaire ou les sous-cultures avec des mythologies personnelles, produisant souvent des mélanges détonnants. L'art corporel est devenu un langage adéquat pour analyser de manière critique les stéréotypes sur la nation, la religion, le genre ou les préjugés et tabous sociaux. L'art corporel a facilité la diffusion d'idées et le dialogue avec le public, ou a contribué à lancer des questions sur les politiques d'identité. Les préoccupations et les intentions des protagonistes du festival s'articulaient autour de thèmes politiques, sociaux et artistiques débattus entre l'Est et l'Ouest.
Edité par Ileana Pintilie.
Essais de Ileana Pintilie, László Beke, Vladimir Bulat, Robert Fleck, Alexandra Titu, Berislav Valušek ; textes d'artistes de Alexandru Antik, Matei Bejenaru, Ștefan Bertalan, Geta Brătescu, Oskar Dawicki, Ion Grigorescu, H.arta Group, Karen Kipphoff, Liliana Mericioiu, Dan Perjovschi, Lia Perjovschi, Sorin Vreme.