Monographie conçue comme un journal visuel du vaste travail de l'artiste ghanéen, figure majeure de l'art contemporain africain, entrepris dans sa Tamale natale, un projet communautaire fondé sur la compréhension de l'art comme expérience totale et réparatrice : un catalyseur d'énergies orientées vers le changement et le progrès social.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à Eataly Art House, Vérone, en 2022-2023.
Entre installation et performance, Ibrahim Mahama (né en 1987 à Tamale, Ghana, où il vit et travaille) déploie une œuvre rigoureuse et socialement engagée en dialogue avec les différents musées, monuments ou lieux dans l'espace public qui l'accueillent. À travers ses interventions, souvent spectaculaires, l'artiste décortique des situations historiques taraudées par l'échec ou la faillite pour en excaver les contre effets qui peuvent surgir de ces contextes.
Ibrahim Mahama a étudié la peinture et la sculpture à l'université Kwame Nkurumah de Kumasi, au Ghana, et a obtenu un master en peinture et sculpture en 2013. Pendant ses années d'université, il a commencé à aborder dans ses installations des thèmes tels que la mondialisation, le travail et la circulation des marchandises, avec des œuvres réalisées en collaboration avec les communautés locales. En 2019, Mahama a ouvert le Savannah Centre for Contemporary Art (SCCA), une fondation dirigée par un groupe d'artistes et de commissaires actifs au Ghana, qui a été suivie par la création de l'espace Red Clay Studio dans la banlieue de Tamale. Cette vaste structure comprend des ateliers d'artistes (dont le sien), des espaces de recherche, une résidence d'artistes, une collection permanente d'œuvres d'art, des salles d'atelier (certaines aménagées dans d'anciens avions désaffectés) et de vastes parcelles de terrain consacrées à divers types de culture. Ces démarches s'inscrivent dans la volonté de l'artiste de participer activement au développement économique, social et culturel de son pays, en fournissant des outils et des enseignements puissants aux nouvelles générations, afin de rendre la population locale aussi participative et économiquement autosuffisante que possible.
Présent dans de nombreuses manifestations internationales (Biennale de Venise, 2015 et 2019, Documenta, 2017, Biennale de Sydney, 2020), Ibrahim Mahama a bénéficié d'une importante exposition personnelle à la Whitworth Gallery de Manchester en 2019.