Au début du mois de février 1967, Alain Dister embarque pour Londres afin d'y retrouver Jimi
Hendrix, qui vient de s'y installer. Durant plusieurs jours, il le suit en tournée dans les petites salles
de banlieue et dans les clubs où s'organisent des jam-sessions explosives. Une amitié naît entre les
deux « absolute beginners ». Elle se concrétise le mois suivant, lors de la venue du guitariste à Paris.
En ces temps heureux, l'on pouvait encore suivre pas à pas une star, même naissante, et réaliser
des portraits en toutes circonstances ou presque. Comme ici, au restaurant, dans des taxis entre
deux interviews, ou bien en se baladant au marché aux puces de Saint-Ouen, à la recherche de
quelques ornements de plus pour un costume chamarré de horse-guard offert par un concurrent,
et néanmoins ami : Eric Clapton.
Quelques temps plus tard, au cours d'une série de mémorables performances au Café-au-GoGo de
Greenwich Village, à New York, Alain Dister prend une série de photos couleur de Jimi, d'avantage
destinées à traduire sa musique, qu'à montrer tous les détails de sa tenue. A la même époque, il
tourne de plus en plus ses objectifs vers le public, alors en pleine révolution « psychédélique ».
Journaliste et photographe, Alain Dister (1941-2008) est l'auteur de nombreux ouvrages sur le rock.