Livre d'artiste : Tadashi Kawamata compile, à la manière d'un album souvenir, des photographies extraites d'articles de journaux relatant catastrophes naturelles, attentats ou accidents.
Cabanes accrochées à la façade du Centre Pompidou, tour participative de plus de 20 mètres échafaudée dans le parc de la Villette, passerelles et ponts inachevés à Bordeaux ou ailleurs, Tadashi Kawamata, artiste japonais établi à Paris et Tokyo, élabore dans ses œuvres, monumentales et éphémères, faites de matériaux de récupération, une esthétique de la destruction, de la catastrophe, de l'équilibre instable.
Dans l'ouvrage au titre évocateur 11/09/2001 - 11/03/2011, l'artiste, compile, à la manière d'un album souvenir, des photographies extraites d'articles de journaux relatant catastrophes naturelles, attentats ou accidents. Il en repousse l'aspect tragique pour n'en conserver que l'esthétique qui l'inspire, évoquant tout comme son travail, la fragilité des constructions, l'éphémère de la vie, l'instabilité. Ouvrage à la fois dérangeant et fascinant.
Tadashi Kawamata (né en 1953 à Mikasa, sur l'île d'Hokkaido, vit et travaille à Tokyo et Paris) a réalisé des œuvres
architecturales in situ dans le monde entier.
En 1982, à seulement 28 ans, il est sélectionné pour la Biennale de Venise, avant de participer à la Documenta de Cassel en 1987. En 2005, il prend la direction artistique de la Triennale
de Yokohama.
Professeur à l'Ecole des beaux-arts de Paris, il a depuis exposé au Madison Square Garden de New York en 2008, dans le cadre d'
Evento à Bordeaux en 2009, au Centre Pompidou en 2010, à Chaumont-sur-Loire en 2011, ou encore à Gand et Abu Dhabi en 2012. En 2013, il participe à Art Basel, érige la tour participative
Collective Folie dans le Parc Villette à Paris et, dans le cadre de Marseille-Provence 2013, réalise l'installation
in situ permanente
Les Sentiers de l'eau à travers la Camargue
.
Le travail de Kawamata porte une réflexion sur l'espace architectural, urbain ou encore paysagé en tant que produit et contexte
social. Une étude attentive des relations humaines qui l'ont défini, ainsi que des modes de vie qui en découlent, lui
permettent chaque fois de déterminer progressivement la nature de son projet.
Ses œuvres, le plus souvent éphémères, sont généralement réalisées en bois, parfois sous forme de matériaux de
récupération issus d'un environnement immédiat.
Les interventions de Tadashi Kawamata recréent des ponts entre passé et présent, entre dehors et dedans, entre effectif
et potentiel : elles révèlent une autre identité des espaces et des lieux mettant en lumière la part invisible et pourtant
bien réelle de leur dimension culturelle et sociale. La création d'une communauté avec laquelle il partage la recherche et
l'effort du travail physique anime et fonde chacun de ses projets.