Une pièce sonore composée par Alexandre Babel en étroite collaboration avec l'artiste Latifa Echakhch, avec des contributions des musiciens berlinois Rebecca Lenton, Theo Nabicht, Jon Heilbron et Nikki Schlierf, accompagnant l'exposition éponyme au pavillon suisse de la 59e Biennale d'art de Venise.
Pour son exposition au Pavillon suisse, Latifa Echakhch a créé une expérience orchestrée et immersive, une proposition rythmique et spatiale qui permet au visiteur une perception complète du temps et de son propre corps. Quelle est l'origine du rythme ? Comment le corps perçoit-il le temps ? Comment l'esprit le réorganise-t-il ? Peut-on substituer une perception à une autre, le visuel au sonore ? Des fragments de mémoire peuvent-ils remonter le temps et recréer une autre histoire ?
Sa proposition est entrée en dialogue avec le bâtiment qui l'entoure, conçu par Bruno Giacometti. L'artiste a revisité son programme architectural ainsi que la progression prototypique de ces espaces d'exposition, définis à l'origine pour la présentation de l'art classique. Elle s'est approprié l'ensemble des espaces, explorant simultanément la continuité, le mouvement et la séquence. Leur relation à la lumière et les différents sons qui s'en dégagent. L'exposition était pourtant entièrement silencieuse et la composition musicale « The Concert » fonctionne comme sa restitution sonore, en suivant un parcours similaire.
Ce vinyle à une seule face est une pièce complémentaire et inséparable de l'exposition et de son catalogue éponyme publié en avril 2022 par Sternberg Press. La musique comprend des enregistrements de terrain réalisés au Pavillon suisse lui-même ainsi que des sons de percussion préenregistrés et des contributions des musiciens berlinois Jon Heilbronn, Rebecca Lenton, Theo Nabicht et Nikolaus Schlierf.
Le disque, disponible seulement après la fermeture de l'exposition de Latifa Echakhch, constitue la phase finale au projet. Il réactive l'expérience du parcours physique de l'installation, sans s'imposer comme une transcription ou une illustration. Par sa texture, sa temporalité et sa globalité, le disque se présente comme une résonance des rythmes qui ont structuré le pavillon, des harmonies qui l'ont composé et des sons qui l'ont habité.
Ce disque constitue l'un des trois volets du Pavillon suisse de la 59e Biennale de Venise en 2022, les deux autres étant l'installation et le
catalogue officiel publié par Sternberg Press.
Concept, composition et enregistrements de terrain : Alexandre Babel avec Latifa Echakhch.
Musiciens : Alexandre Babel, percussions ; Nikolaus Schlierf, alto ; Jonathan Heilbron, contrebasse ; Rebecca Lenton, flûte ; Theo Nabicht, clarinette contrebasse.
Alexandre Babel est un percussionniste, batteur et compositeur suisse basé à Berlin, considéré comme une référence à la fois dans l'interprétation du répertoire de la musique du XXe et XXIe siècle et dans la création de musique expérimentale.
Directeur artistique de l'ensemble de percussion contemporaine Eklekto, il créé des projet musicaux qui réinventent la percussion et les attentes de l'auditeur. Soliste et musicien d'ensemble international, Alexandre Babel est percussionniste principal de l'ensemble KNM Berlin. Il collabore également avec l'ensemble Musikfabrik, le Schlagquartett Köln ainsi qu'avec le groupe Sudden Infant et le guitariste Caspar Brötzmann. Il est le cofondateur du collectif de performance Radial et du duo White Zero Corp avec Pierre Jodlowski. Ses compositions sont jouées dans divers lieux et festivals, dont Oberlin University, le festival Archipel à Genève, l'Eyedrum à Atlanta et le Mozarteum à Salzburg. Il a enseigné à l'Université de Berlin, à la HEM de Genève, à l'Université de Melbourne.
Née en 1974 à El Khnansa au Maroc, arrivée en France à l'âge de 3 ans et vivant entre Paris, Zurich et Martigny,
Latifa Echakhch propose une œuvre multiréférentielle, multidirectionnelle et protéiforme à l'image de son parcours personnel. L'artiste convoque tout à la fois la géographie et la notion de culture, tout comme l'histoire personnelle ou collective, et les replace au cœur d'un débat social et politique.
Latifa Echakhch a pour habitude de produire des œuvres-installations en lien direct avec l'espace dans lequel elle intervient et où elle mêle des références personnelles, culturelles, historiques et sociologiques.
Elle a réalisé de nombreuses expositions personnelles en France et à l'étranger, et notamment au
Magasin de Grenoble, à la Tate Modern de Londres, à la Kunsthalle Fridericianum de Kassel, à la Kunstverein de Bielefeld, au
Swiss Institute de New York et au Musée d'art contemporain de Lyon. Son travail a également été présenté dans des expositions collectives, au Sculpture Center de New York, au CAC de Vilnius et à la Kunsthaus de Zurich. Elle a également participé à Manifesta 7 – Biennale européenne d'art contemporain à Bolzano en 2008, à la
Biennale de Lyon en 2009, et a représenté la Suisse à 59e Biennale d'art de Venise. Latifa Echakhch a reçu le prix Marcel Duchamp 2013.