Un essai sur la période italienne de l'artiste américain, jamais étudiée auparavant bien qu'elle ait profondément influencé l'imaginaire et l'œuvre de Paul Thek.
Paul Thek (1933-1988), l'un des artistes américains les plus singuliers de la seconde moitié du XXe siècle, a toujours refusé d'appartenir aux courants artistiques dominants.
De 1962 à 1976, il voyage en Italie, multipliant les longs séjours. À Rome, il découvre la sculpture antique, les réalisations de la Renaissance, les églises baroques, mais surtout l'effervescence artistique de la capitale. En Sicile, avec son ami le photographe
Peter Hujar, il regarde la mort à travers les reliquaires, les processions religieuses ou encore les extraordinaires catacombes des Capucins. Sur l'île de Ponza, il expérimente une vie méditerranéenne extatique, en osmose avec la nature et notamment la mer.
Autant d'attitudes qui sont à l'origine de son œuvre, des célèbres
Technological Reliquaries aux expositions installations novatrices jusqu'au retour à la peinture et au dessin.
Cet essai s'attache à analyser cette vie italienne qui, bien que n'ayant jamais été étudiée, a cependant profondément influencé l'imaginaire et l'œuvre de Paul Thek.
« Ce remarquable ouvrage, très largement documenté et généreusement illustré, est passionnant mais aussi utile à plusieurs égards. Sa première contribution consiste à affiner la connaissance de l'œuvre de Thek en précisant la chronologie mais aussi en exposant les enjeux esthétiques de ses multiples séjours italiens. [...] A un second niveau, cet ouvrage participe très clairement à un rééquilibrage des rapports de force entre l'histoire de l'art américaine et européenne, en insistant sur les nombreux apports que l'Europe offre à l'art américain à une période où celui-ci se pense et se théorise comme autonome. [...] Enfin les multiples extraits de la correspondance de l'artiste ici publiés font découvrir un Paul Thek heureux et lumineux, une vision qui contraste avec l'image par trop lugubre qui domine souvent de son œuvre. »
Jill Gasparina,
Critique d'art
Valérie Da Costa est historienne de l'art, critique d'art et enseignante, Professeure d'histoire de l'art contemporain à l'Université de Paris 8 Vincennes Saint Denis. Ses recherches portent notamment sur les avant-gardes
italiennes.
De 2007 à 2014, elle a été responsable de la rubrique Arts visuels de la revue
Mouvement. Auteur de nombreux livres, textes et articles sur la sculpture moderne, contemporaine et la pluridisciplinarité artistique, ses recherches abordent l'histoire de l'art dans une conception élargie et portent tout autant sur la création des années 1950-1960 que sur ses formes les plus contemporaines. En 2014 et 2015, elle a été commissaire invitée au Centre Pompidou pour les nouvelles éditions de Vidéodanse (
Oublier la danse,
Le corps en jeu) dans le cadre du Nouveau festival, et commissaire de l'exposition
Vita Nuova. Nouveaux enjeux de l'art en Italie (1960-1975), Musée d'art moderne et contemporain (MAMAC) de Nice, en 2022.
Elle est notamment l'auteur des
Écrits de Lucio Fontana (Les presses du réel, 2013),
Arte Povera : hier et aujourd'hui (Les Cahiers du Musée national d'art moderne – Éditions du Centre Pompidou, 2018),
Ettore Spalletti : Ombre d'azur, transparence (Mousse Publishing, 2020),
Laura Grisi (JRP|Editions, 2021).