Le Nouveau Musée National de Monaco présente un nouveau projet d'Ettore Spalletti, dont le commissariat est assuré par Cristiano Raimondi – réalisé spécialement pour les espaces de la Villa Paloma –, à travers un parcours constitué de trente œuvres réparties en sept environnements dans les trois étages de la villa.
Les espaces pensés et produits par l'artiste mettent en scène, de manière non chronologique, tous les aspects de son travail par la présentation de nouvelles productions importantes mais aussi d'œuvres historiques provenant de son atelier ou d'importantes collections privées.
L'atelier de l'artiste est le point de départ à partir duquel se construit le parcours de l'exposition. Comme un chef d'orchestre, il réorganise l'espace où il conçoit son intervention à travers des parcours de couleurs et de volumes qui deviennent des projections de sa dimension spirituelle et du paysage qui l'entoure depuis sa naissance, afin de nous plonger dans une atmosphère de spiritualité universelle et de rigueur.
Le Nouveau Musée National de Monaco présente ce nouveau projet dans le cadre d'un programme d'expositions dédié à des artistes qui, comme Thomas Schütte, Richard Artschwager,
Erik Boulatov,
Mike Nelson,
Alfredo Volpi, ont développé une recherche autonome, indépendamment des mouvements ou courants artistiques, entièrement tournée vers la fusion des arts et l'expérience concrète de l'espace.
Publié suite à l'exposition éponyme au NMNM - Villa Sauber, Monaco, en 2019.
Ettore Spalletti (1940-2019) est l'une des figures historiques les plus importantes du
minimalisme en
Italie, également proche du cercle des artistes de l'
Arte Povera.
Dès le début des années 1970, Spalletti oriente sa recherche vers un dialogue entre classique et contemporain, et commence à travailler la peinture et la sculpture par une étude construite de la couleur et de son interaction avec l'espace. Par l'élaboration d'environnements, composés principalement d'œuvres tridimensionnelles monochromes, les roses et les bleus des paysages des Abruzzes – la région qui surplombe la mer Adriatique où l'artiste a toujours vécu et travaillé – sont sublimés et rendus intemporels grâce au matériau avec lequel il réalise ses œuvres.
La pratique de Spalletti est souvent qualifiée de méditative car elle résulte d'une technique originale, lente et extrêmement méthodique. Pendant des semaines, des dizaines de couches d'empâtements colorés sont appliquées par l'artiste sur des surfaces en bois ; chaque passage une fois sec est poncé pour faire apparaître les pigments dans toute leur couleur et leur luminosité. Le résultat de ce processus de finition soigné crée une sorte de « peau » qui protège l'œuvre et en même temps la rattache au spectateur, en propageant des ombres de couleur et de lumière.
Ses œuvres ont été présentées à la Documenta de Kassel (1982, 1992), à la Biennale de Venise (1982, 1993, 1995, 1997) et lors d'expositions personnelles à Essen (Museum Folkwang, 1982), Gand (Museum Van Hedendaagse Kunst, 1983), Rennes (Halles d'art contemporain, 1988), Francfort (Portikus, 1989), Munich (Kunstverein, 1989), Amsterdam (De Appel, 1989), Paris (Musée d'art moderne de la Ville de Paris, 1991), New York (Guggenheim Museum, 1993), Anvers (Museum van Hedendaagse Kunst, 1995), Strasbourg (Musée d'art moderne et contemporain, 1998), Naples (Museo di Capodimonte, 1999), Madrid (Fundación La Caixa, 2000), Leeds (Henry Moore Foundation, 2005), Rome (Accademia di Francia, Villa Medici, 2006 ; Galleria Nazionale d'Arte Moderna, 2010), Clèves (Museum Kurhaus Kleve, 2009), Venise (Palazzo Cini, 2015). En 2014, la rétrospective la plus complète de l'artiste, intitulée
Un giorno così bianco, così bianco (
Un jour si blanc, si blanc), a été organisée dans un circuit muséal formé par le MAXXI de Rome, la GAM de Turin et le Museo Madre de Naples. Il a réalisé deux installations permanentes d'une rare intensité émotionnelle,
La Salle des départs, pour l'Hôpital Poincaré de Garche, Paris, et en 2016, la Chapelle de Villa Serena à Città Sant'Angelo, Pescara.