Au sommaire du septième numéro du livre-revue annuel
OpticalSound, entre musique expérimentale et art contemporain :
Jean-Baptiste Farkas ; Nathalie Leleu ;
P. Nicolas Ledoux et RYBN (entretien) ; un acronyme : ACAB, par Ariane Bosshard,
Jérôme Dupeyrat, Olivier Huz et Julie Martin ; Laura Kopf & Pierre-Yves Cachard (entretien) ; Marianne Derrien; Vija Celmins par Dorothée Deyries-Henry ; Guillaume Aubry ; Étienne Charry par
Hervé Zénouda ; Maxime Ansiau ;
Carole Douillard, Amelia Jones,
Suzanne Lacy et
Barbara T. Smith (entretien) ; Éric Degoutte par P. Nicolas Ledoux (entretien) ; Jérôme Grivel par Aurélie Faure (entretien) ; Vaughan Oliver par Frédéric Bortolotti ; Vaughan Oliver par Philippe Jugé et Serge Nicolas (entretien) ; Alain Bergala (
Karina Godard création) ; Gwendoline Samidoust ; Séverine Hubard par Eva Meyer et Léa Bismuth (entretien) ; Yann Ricordel (
Contribution à une histoire du Sound Art) ; Emma Briant par
Pierre Beloüin ;
Olivier Mosset par Pierre Beloüin et
Paul Bernard (entretien) ;
Enrique Ramirez.
« Et c'est ainsi que poursuivants et poursuivis fuient sur un océan sans bords. »
Herman Melville,
Mardi.
In « La librairie de Guy Debord »,
Poésie, etc., Éditions L'Échappée, 2019.
« Serge Gainsbourg, ayant finalement décidé d'être chanteur, détruisit presque tout ce qu'il avait peint. »
Éric Watier, L'inventaire des destructions, Éditions Incertain Sens, 2018.
Nous avons attendu que la première vague du Covid-19 passe pour mettre en forme ce numéro.
Nous attendons la seconde…
Celle de 2021 – sociale – qui va exploser comme des grenades et les tirs de flash-ball.
Rester à terre.
Fumigènes.
Chacun va payer.
Il est difficile d'imaginer aujourd'hui comment le monde de l'art sera demain et comment sa cheville ouvrière trouvera la ressource pour encore se relever et tenter de tenir debout, à n'importe quel prix… Une inépuisable ressource.
Dans ce nuage noir on agitera quelques balises, on fera monter quelques-uns sur le podium en d'étranges épouvantails, on ouvrira quelques bourses, on distribuera quelques prix, on lancera des commandes et on louera résilience et héroïsme… Les mêmes recettes dès qu'il s'agit de faire supporter la crise aux plus faibles…
Et la troisième…
Et la quatrième…
Et la cinquième… À la manière des lames sur un rasoir… Couper toujours au plus près et à bientôt la gorge.
On a rêvé à coup de réunions
Zoom et de pétitions
Change que la bulle imploserait et que mille débris reflèteraient mille lumières.
On a rêvé de ce qui vient.
On en a profité pour ranger, classer, trier, ordonner comme pour se préparer à un grand départ sans vouloir imaginer la destination…
Pour relire ou lire tout ce qui attendait, revoir ou voir tout ce qui était à portée.
Pour se demander à quoi tout cela servait quand autour de nous tout se figeait dans un chaos trop bien ordonné.
Et George Floyd a été assassiné, Sarah Hegazy s'est suicidée…
On a réalisé que rien n'allait changer et que malgré les vagues – la dixième, la centième, la millième – la boucle était bouclée, bouclée, bouclée…
Et que cela devait visiblement empirer…
Alors on a quand même décidé de publier ce numéro 7.
Comme on souffle un peu de buée sur la vitre, comme on dessine ensuite un signe sans raison du bout des doigts pour voir à nouveau au travers ce qui se passe de l'autre côté…
Et que peut-être quelque chose s'est passé… ou se passera.
On a discuté, glané, initié, déterré, remodelé, trouvé…
Et voilà.
Revue indépendante, hybride et atypique, dédiée à l'art contemporain et aux
musiques expérimentales issue du
label du même nom,
OpticalSound privilégie les pratiques artistiques décalées, frontières et subversives, lutte à sa manière contre la standardisation des objets du monde, l'allégeance de l'information et de la critique à l'argent et aux médias, propose des pratiques exemplaires et références, puise dans l'histoire de l'art, la création contemporaine mais aussi le cinéma, les sciences sociales et la littérature.