Catalogue d'exposition : un projet
d'environnement
in-situ qui témoigne d'une recherche au long
cours sur le dépassement des dualismes de la pensée occidentale. Avec des
textes inédits en français de la poétesse «
brute »
Stela do Patrocínio.
L'artiste catalan Daniel Steegmann Mangrané conçoit une œuvre polymorphe
(dessin, sculpture, film, installation, etc.). Son arrivée au
Brésil
en 2004 est motivée par sa fascination pour la forêt amazonienne – enfant
il aurait voulu devenir biologiste, entomologiste ou botaniste – et par sa
découverte des artistes brésiliens
Lygia
Clark et Hélio Oiticica. Dès la fin des années 1950, chez ces
fondateurs du néo-concrétisme, l'intuition, la subjectivité et la
participation du public devaient venir réconcilier des dualismes dépassés,
à commencer par l'opposition, alors communément admise, entre l'objet et
le sujet.
Également nourri par l'anthropologie ou par les poèmes de Stela do
Patrocínio qui lui inspirent ici le titre de son exposition, Daniel
Steegmann Mangrané mêle dans son travail formes naturelles et culturelles.
Il y explore l'enchevêtrement du vivant à son environnement, expérimentant
l'espace comme zone de sensibilité et de relation.
Imprégné par le perspectivisme amérindien de l'anthropologue Eduardo
Viveiros de Castro – qui brouille la distinction entre l'humain et le non
humain – et par la pensée de Philippe Descola qui entend
dépasser le dualisme nature-culture, Daniel Steegmann Mangrané transforme
profondément et dans sa totalité l'espace de l'IAC. Ainsi, le parcours
génère de nouvelles lignes de fuites, des perspectives changeantes
ouvertes vers l'extérieur. Défini par une géométrie sensible, conduite
uniquement par des faisceaux de lumière naturelle dans la pénombre, il
suscite l'exploration et le tâtonnement comme pour retrouver l'essence
même du vivant. Ce cheminement traduit également sa fascination pour la
notion de dissolution, dissolution du sujet susceptible de mener à une
prise de conscience de son milieu.
Publié suite à l'exposition éponyme à l'Institut d’art contemporain, Villeurbanne, du 20 février au 28 avril 2019.
Fasciné par la forêt tropicale, notamment par la forêt amazonienne, également nourri par la biologie et l'anthropologie, l'artiste d'origine catalane
Daniel Steegmann Mangrané (né en 1977 à Barcelone, vit et travaille à Rio de Janeiro depuis 2004) mêle dans son travail polymorphe (dessin, sculpture, film, installations, etc.) formes naturelles et culturelles. Il y explore l'enchevêtrement du vivant à son environnement, expérimentant l'espace comme zone de sensibilité et de relation. Il a présenté son travail dans de nombreuses expositions personnelles et collectives à travers le monde, notamment lors de la
14ème Biennale de Lyon, Mondes Flottants.