Quarante-quatre artistes internationaux s'interrogent sur l'incendie de Notre-Dame de Paris et proposent, chacun à sa manière, des visions originales, jubilatoires et pertinentes de cet événement marquant.
Tout le monde s'en occupe – les politiciens, la finance, les administrations culturelles, les médias, les architectes bien sûr.
Notre-Dame de Paris, impressionnant brasier le 15 avril 2019, est en deuil, parée de ses bâches provisoires et encerclée de barrières de protection. Elle n'a pas perdu son âme, mais a été fracassée.
Au chevet d'une vieille dame fragile que fait-on, quelle solution ?
De peur de se tromper, on tâtonne. Et c'est bien normal puisque l'enjeu est de taille. « Architecture grandiose, joyau mondial de la spiritualité, emblème de la France », disent les uns. « Much ado about nothing », disent les autres sur le ton de la moquerie shakespearienne et lassés par tant d'agitation.
On fait quoi ? On demande aux artistes car il est urgent de solliciter ceux et celles qui sont les créateurs, les novateurs par définition en avance sur le temps et l'opinion. Ceux qui sortent du conformisme, du raisonnable, en proposant autre chose relevant de l'imaginaire ou de l'utopie. Ce sont les artistes publiés entre 1992 et 2017 dans la collection «
L'art en écrit » que nous avons interrogés.
Hormis la trentaine qui ne sont plus –
Morellet,
Opalka,
Messagier, Soto,
Kounellis, Saura,
Topor… et d'autres au talent équivalent – hormis ceux ayant déclaré ne pas s'intéresser au sort de Notre-Dame, ou trop occupés, quarante-quatre d'entre eux livrent ici leur vision. Nous avons sous les yeux l'expression de ces artistes dont la contribution indispensable au débat public perturbe le rationnel et marque de son sceau une saine jubilation.