« Ma vie était d'une façon ou d'une autre liée à Garrett. Il avait tout ce que je n'avais pas. Il avait une famille aisée. Je n'en avais aucune. J'ai grandi en passant d'une famille d'accueil à une autre. Si je n'avais pas obtenu de bourse, je ne serais pas allé à l'université. J'ai lu beaucoup en bibliothèque et j'ai assuré ma propre éducation. Et je n'ai jamais cessé d'essayer de me maintenir au niveau de Garrett à qui tout est venu si facilement. Que ce soit les diplômes, les femmes, les sports ou les relations sociales. J'ai même prix des cours d'histoire de l'art à cause de lui. Pourtant, il me surpassait toujours. Plus beau, plus intelligent peut-être, et populaire, c'était un défi permanent. Finalement, il me prit Karen. »
Publié à l'occasion de l'exposition de l'artiste au Frac Bretagne, Rennes, du 18 décembre 2015 au 28 février 2016.
Peter Hutchinson (né en 1930 à Londres, vit et travaille aux Etats-Unis depuis 1954) est une figure historique du monde de l'art, l'un des représentants majeurs du
Land Art à la fin des années soixante. Le travail de Hutchinson se caractérise par un intérêt très singulier pour le vivant et par des préoccupations
écologiques qui le font considérer aujourd'hui comme un précurseur. Botaniste de formation et destiné à des études d'agriculture, Hutchinson entre assez tardivement dans le monde de l'art où il se lie d'amitié avec
Robert Smithson, Nancy Holt,
Sol LeWitt,
Vito Acconci, Dennis Oppenheim. Discret, voire marginal, il participe cependant à des expositions d'importance comme « Ocean Project » au MoMA avec Dennis Oppenheim, ou « Ecological Art » dans la galerie de John Gibson à New York.
A partir de 1973, Hutchinson est souvent identifié au Narrative Art, lancé par John Gibson, un courant dont le représentant le plus connu en France est
Jean Le Gac. En même temps il poursuit une activité de « sculpteur », créant des objets tri-dimensionnels qui évoquent des
paysages ou la
science-fiction, un genre dont il fut, avec Robert Smithson, amateur, et qui demeure pour lui une vraie source d'inspiration. Enfin son intérêt pour la botanique et l'organique est constant depuis ses expérimentations sous-marines ou ses décompositions et moisissures, dont le travail sur le
Volcan Paricutin en 1971 est l'épisode le plus connu, jusqu'à ses nombreux
collages qui s'inspirent souvent d'images prises dans son jardin de Provincetown.