Première publication d'envergure consacrée aux collages retrouvés du mystérieux artiste germano-soviétique, dont la charge politique – contre le nazisme autant que le stalinisme – n'épuise ni la puissance esthétique ni la multiplicité des significations, avec cinq essais de philosophes et d'écrivains.
Bien que Karl Waldmann soit disparu dans les années 1950
son œuvre n'a été découverte que récemment, à la fin des
années 1980. Si cette œuvre s'impose immédiatement par
sa force et sa beauté, c'est aussi sa singularité qui retient
l'attention : entre Dada et le Constructivisme, sa place dans
l'histoire de l'art parait singulière, singularité qui tient
également au fait que cette œuvre est constituée essentiellement
d'une forme d'expression marginale, le collage.
Ce livre, le premier consacré au travail de Waldmann, présente
une série d'études qui interrogent l'originalité de cette
œuvre, son rapport à l'histoire de l'art, ses choix formels
et thématiques, mais qui mettent également en évidence les
questions que cette œuvre pose au sujet de la notion d'auteur,
du rapport de l'art à l'Histoire et à la politique, du jugement
esthétique, de la philosophie de l'art et de l'image. Par
tous ces aspects, l'œuvre de cet artiste jusqu'alors inconnu
apparaît étonnamment proche de certains des questionnements
actuels de l'art et de la philosophie esthétique.
Karl Waldmann serait né entre 1890 et 1900 près de Dresde et aurait disparu en URSS vers 1958, sans doute dans un camp de travail.
Son œuvre n'a été exhumée qu'après la chute du Mur de Berlin, comme l'une des dernières découvertes du constructivisme.