Deculturalize

Le paidoyer récurrent de Lonzi en faveur de la deculturizzazione, auquel le titre du livre fait écho, est fondée sur sa proclamation selon laquelle l'inclusion des femmes dans la société doit être comprise comme une colonisation constante. « L'impuissance, le manque d'histoire, le manque de culture » et l'« insignifiance » qui en découlent ne peuvent donc être abolis que par l'instauration d'une subjectivation (féminine) « inattendue ». Plutôt que de continuer à être l'objet d'une dynamique de pouvoir historico-sociale, les femmes doivent devenir le sujet de leurs propres pratiques de vie par leur retrait continu des normes (patriarcales).
Les auteurs du livre cherchent à savoir si et dans quelle mesure l'approche féministe radicale de Lonzi est basée sur des termes et des concepts artistiques, ou sur des pratiques artistiques historiques ou contemporaines. L'impulsion initiale était l'exposition Doing Deculturalization, présentée au Museion, Bolzano, en 2019, et le désir connexe d'aborder la relation (historiquement ambivalente) entre l'art féminin (italien) et la formation de la théorie féministe. Des essais de Sabeth Buchmann, Laura Iamurri, Marco Scotini, Elvira Vannini et Giovanna Zapperi se concentrent sur ce sujet en analysant les œuvres de femmes artistes dont les pratiques sont liées au concept de deculturizzazione de Lonzi. Les contributions des artistes Claire Fontaine, Ariane Müller, Margherita Morgantin (en conversation avec Lia Cigarini) et Suzanne Santoro (en conversation avec Ilse Lafer) présentent des réflexions spécifiques sur l'héritage féministe de Lonzi, qui est toujours lié à la propre pratique artistique-féministe de l'artiste. À ces réflexions se juxtaposent des approches philosophiques et analytiques développées par Marc Rölli et Annarosa Buttarelli, qui reconstruisent la théorie de la deculturizzazione de Lonzi à partir de ses points de référence historiques et l'actualisent pour le présent.