Un essai sur l'univers singulier de Gisèle Vienne.
Metteur en scène, scénographe, chorégraphe, marionnettiste, plasticienne, Gisèle Vienne construit depuis le tout début des années 2000 une œuvre captivante qui à la fois fascine et dérange.
Sur les plateaux qu'investissent les comédiens-danseurs, les marionnettes et les mannequins, se brouillent les limites entre l'animé et l'inanimé, le masculin et le féminin, l'enfance et l'âge adulte, les prédateurs et les proies. Les histoires dans lesquelles ils sont pris sont labyrinthiques et frappées d'incertitude : s'y dévoile par bribes le rapport trouble que nous entretenons avec nos fantasmes et avec la part maudite, faite de manipulation, de domination, de violence, de désir de mort, qui compose les relations interhumaines.
Des rencontres réglées selon un principe introuvable, parce qu'il y en a toujours plus d'un, c'est bien ainsi que peuvent nous apparaître les événements nomades du plateau, transitant par les supports de la voix, des sons, des corps, des poupées et marionnettes, des objets et accessoires, des lumières, de la neige et des brumes.
Bernard Vouilloux, professeur de littérature française à la Faculté des Lettres (Paris IV) de Sorbonne Université, a centré ses recherches sur les rapports entre le verbal et le visuel, littérature et peinture, poétique et esthétique. Outre de très nombreux articles, il a publié une vingtaine d'ouvrages.
Gisèle Vienne (née en 1976 à Charleville-Mézières, vit et travaille à Paris) est
chorégraphe,
metteur en scène et plasticienne. Multipliant les collaborations notamment avec l'écrivain
Dennis Cooper, les musiciens
Peter Rehberg et
Stephen O'Malley ou le designer Patrick Riou, elle crée de nombreuses pièces avec sa compagnie fondée en 1999, et expose ses photographies et installations depuis 1999.