Le point de départ de cet ouvrage est une gouache intitulée « Réels et Virtuels », datant de 1958 où il est question du glissement possible entre deux réalités. En ce sens, les œuvres produites par Julio Le Parc, développent des situations d'expériences et de rencontres esthétiques, anticipant ce que l'apparition des technologies et des pratiques numériques ont apporté aujourd'hui dans l'art : l'interaction, l'immersion ou encore le glissement vers d'autres réalités.
Cet ouvrage met donc la pratique de Julio Le Parc à la lumière des pratiques générées par la création numérique notamment au fil d'un entretien avec l'artiste arts visuels Juan Le Parc et des deux textes éditoriaux de
Jean-Paul Fourmentraux, sociologue et critique d'art et
Manuela De Barros, philosophe et théoricienne des arts. Chacune de ces contributions permet, au fil de la carrière prolixe de Julio Le Parc, de lier les temporalités entre elles, révélant combien cet esprit prospectif n'a eu de cesse de ré-envisager le panorama de la création et préfigurer la création de demain.
Publié à l'occasion de l'exposition « Julio Le Parc – Réels & Virtuels 1958-2019 » au Centre des arts d'Enghien-les-Bains du 19 septembre au 27 décembre 2019.
Julio Le Parc (né en 1928 à Mendoza, Argentine, vit et travaille à Cachan) est l'un des plus importants artistes
géométriques et
cinétiques des années 1960. Membre fondateur du
GRAV (Groupe de recherche d'art visuel) créé en 1960 à Paris,
il travaille depuis plus de cinquante ans sur le mouvement, la lumière, l'optique, ou encore les rapports existant entre une œuvre et son spectateur. En 1966, il obtient le Grand Prix international de peinture de la Biennale de Venise. Il ose refuser, en 1972, une rétrospective au Musée d'art moderne de la ville de Paris. La même année, la Kunsthalle de Düsseldorf lui consacre une grande exposition personnelle. Il a depuis exposé entre autres à la Maison des Amérique de Cuba, à la Fondation Mirò à Barcelone, à l'Institut national d'art de Rome, au Musée de l'Hermitage à Saint-Petersbourg, au Daros Latinamerica de Rio de Janeiro, au Whitney Museum de New York, au Smithsonian Hirshhorn Museum de Washington, au MOCA de Los Angeles ou encore au Centre Pompidou-Metz et en 2013 au
Palais de Tokyo.