Histoire et théorie de la notion de surface au sein des avant-gardes occidentales du XXe siècle.
Cet ouvrage porte sur la notion de surface, ses plans, ses dimensions et ses propriétés, mais surtout sur ses fonctions dans l'univers artistique. Dès les premiers collages
cubistes, ce sont les avant-gardes du début du XXe siècle qui ont fait de cette entité l'élément principal de l'art, de ses opérations et de ses visions. Avec l'invention du cinématographe, du phonographe, et la nouvelle
typographie, elle a été repensée en profondeur, vouée à une existence renouvelée au travers de procédés artistiques comme le
collage et le montage. C'est dire qu'elle n'a rien d'une catégorie figée et qu'il s'agit d'en faire l'histoire en même temps que la théorie. C'est ce à quoi s'attache cette étude, véritable traversée des avant-gardes occidentales (arts plastiques,
cinéma,
théâtre,
poésie) élaborée au filtre d'une
logique des surfaces généralisée. De
Picasso à Abel Gance, de Braque à Fernand Léger, d'
Apollinaireà
Eisenstein, c'est tout un pan de la pensée et de la création qui est ici mis puissamment en perspective au moyen d'analyses aussi précises dans la saisie de leurs objets que dans la traversée de la littérature qu'ils ont suscitée. On y découvrira non seulement une nouvelle histoire des avant-gardes, largement critique par rapport à l'approche formaliste des surfaces (celle de
Clement Greenberg notamment), mais aussi une nouvelle histoire de la quatrième dimension, enjeu majeur d'un grand nombre de travaux
modernistes. Des surfaces donc ou d'une vision profondément renouvelée du sens et des effets de la création.