Le deuxième numéro de la revue semestrielle qui prolonge et élargit les questionnements soulevés par le programme thématique du centre d'art La Criée à Rennes, imaginant avec des artistes, des penseuses et des penseurs, des formes d'adaptations, d'alternatives et de résistances aux diverses crises actuelles, écologiques, postcoloniales, politiques et sociales.
Alors que semble s'accélérer toujours et encore la succession des crises – écologique, mais aussi postcoloniale, sociétale, des représentations, etc. –, pour beaucoup d'entre nous il n'est plus possible de rester passifs face à l'effondrement qui vient. Il n'est plus possible de se contenter d'observer, de constater et de trembler.
L'accélération des crises va par ailleurs de pair avec une accélération des rythmes sociétaux et individuels, auxquels il faut se soumettre et s'ajuster en continu.
Dans ce contexte, nombre d'artistes, d'acteurs et actrices, de penseurs et penseuses des mondes de l'art réfléchissent à des formes d'adaptations, d'alternatives et de résistances.
La Criée centre d'art contemporain accompagne ce mouvement à travers le cycle artistique Festina Lente (Hâte toi lentement), qui se décline en expositions, événements et des résidences, ainsi que dans les pages de la présente revue.
Comment prendre soin de celles, ceux et ce qui nous entoure, dans leur diversité ? Comment faire commun dans un monde trop souvent fracturé ? Comment les artistes endurent le présent ? Que peut l'art ? Où doit-il se tenir ? Ce sont ces questions que posent le second numéro de la revue Festina Lente.
Cherchant à s'ajuster à des réalité plurielles, complexes, contradictoires, ce numéro laisse entendre différentes voix, qui empruntent des routes collectives et variées. On trouve ainsi des voix amoureuses qui se répondent pour parler de terres dévastées et de vies brisées (Anisia Uzeyman et Saul Williams), des voix d'ancêtres qui parlent à travers nous (Khanysile Mbongwa et Euridice Zaituna Kala, Léa Muller), des voix de personnages mythologiques qui se transforment au fil des siècles et des traductions (Rasmus Myrup), des voix polyphoniques de collectives qui parlent de renouveler la langue, de la faire échapper de ses cadres binaires (Bye Bye Binary), des voix symbiotiques d'espèces compagnes (Estelle Chaigne et Vincent Zonca) ou d'autres qui parlent de réinventer l'architecture, l'art, l'amour et/ou l'amitié (Xavier Wrona, La collective qui cherche encore son nom , Gilles A. Tiberghien).
La Criée centre d'art contemporain (Rennes) s'est régulièrement fait l'écho des crises – écologique, mais aussi postcoloniale, sociétale, des représentations, etc. – qui rythment et affectent notre présent. Avec Festina Lente (Hâte-toi lentement), qui prend place à La Criée de septembre 2023 à août 2025, elle poursuit sur ce chemin et imagine avec les artistes des formes d'adaptations, d'alternatives et de résistances.
La revue Festina Lente vient élargir les points de vue et prolonger les questions soulevées par les expositions et les résidences du cycle artistique. Elle est nourrie par un comité scientifique composé d'artistes et de penseuses et penseurs qui se réunissent régulièrement pour en composer les contenus. Qu'ils soient artistes, chercheuses, philosophes ou paysagistes, ils partagent une même attention au vivant, aux communs et aux histoires humano-terriennes, en même temps qu'ils se distinguent par des approches et des champs de recherche parfois éloignés.
La revue paraît deux fois par an et rassemble des contributions d'auteurs et d'autrices d'horizons et disciplines variés : historiennes de l'art, écrivains, anthropologues, biologistes, etc. Via des études de cas, des textes théoriques, des interventions artistiques, elle permet de poser les questions suivantes : la puissance d'agir de l'art peut-elle aider à repenser et transformer le monde ? Comment et quoi créer dans un monde abîmé aux futurs incertains ?
Directrice de la publication : Sophie Kaplan ; comité éditorial : Euridice Zaituna Kala, Léa Muller, Kantuta Quirós, Evariste Richer et Gilles A. Tiberghien.
Contributions de Bye Bye Binary,
Estelle Chaigne & Vincent Zonca,
Euridice Zaituna Kala,
et Khanysile Mbongwa,
La collective qui cherche encore son nom,
Léa Muller,
Rasmus Myrup,
Gilles A. Tiberghien,
Anisia Uzeyman & Saul Williams,
Xavier Wrona.