Première monographie d'envergure en français, amplement illustrée, proposant une généalogie inédite de l'œuvre de Joseph Beuys qui reparcourt tout un pan de l'art du XXe siècle pour en révéler l'ambition esthétique et les enjeux politiques.
Artiste majeur du XXe siècle, Joseph Beuys a fait de l'histoire traumatique de
son pays, l'Allemagne, et de la question du souvenir, la matière même de son
art. Comment l'ambition « chamanique » de soigner les sociétés occidentales
contemporaines s'articule-t-elle à la biographie de l'individu Beuys, et à un programme
théorique voué à repenser les conditions de possibilité de l'art et de la
démocratie après les grands effondrements de l'époque ?
La traversée du XXe siècle répond à cette question en explorant de manière neuve le
contexte historique et le cadre théorique où se sont développés « le concept élargi
de l'art » et la « sculpture sociale » dans lesquels l'artiste a résumé son travail.
Après ses premières œuvres, créées sous l'égide d'Ewald Mataré et tributaires de
l'esthétique de l'art allemand précédant le nazisme, Beuys s'est donné pour figures
tutélaires les modernes James Joyce et
Marcel Duchamp. À partir d'une réflexion
sur la constitution catastrophique de l'expérience, il a inventé des stratégies
publiques du souvenir, simultanément archaïques et neuves, qu'informent les
notions d'image et de lieu. C'est à elles qu'il confie le « dur travail du ressouvenir »
indispensable à l'épanouissement démocratique et à la valeur de l'art.
Issu d'un regard aigu porté sur les œuvres, cet ouvrage n'est pas seulement la
première monographie d'envergure en français, amplement illustrée, consacrée à
la figure essentielle qu'est Beuys. Reparcourant tout un pan de l'art du XXe siècle,
Jean-Philippe Antoine en propose une généalogie inédite, et nous en montre
l'ambition esthétique et les enjeux politiques.
Philosophe, professeur d'esthétique et critique d'art, Jean-Philippe Antoine enseigne à l'université Paris 8. Il a soutenu sa thèse de doctorat sur les arts de la mémoire et la peinture italienne des XIIIe et XIVe siècles à L'École des hautes études en sciences sociales à Paris, et poursuit depuis ses recherches sur la question de la mémoire, de l'image et du lieu dans une perspective philosophique et anthropologique.
Il s'intéresse aux questions de mnémonique tant au Moyen Âge qu'aux XIXe et XXe siècles, et dans le travail de certains artistes contemporains tels que
Joseph Beuys,
Marcel Broodthaers ou
Mike Kelley. Il a également travaillé sur la question du récit de vie dans l'œuvre de Vasari, et sur l'œuvre de
Samuel Morse, peintre, photographe, théoricien de l'art et inventeur du code Morse et du moderne télégraphe électrique.
Plasticien, il mène des travaux sur des supports multiples : peintures, constructions, installations et performances sonores (en collaboration notamment avec
Leif Elggren).
Voir aussi
Samuel F. B. Morse : Conférences sur l'Affinité de la Peinture avec le reste des Beaux-Arts – Précédé par Jean-Philippe Antoine : Pour qui peindre et parler ? Un art de la conférence.