A la mort de son amie Halszka en 1986,
Roman Opalka a dû retourner à Varsovie chercher ses travaux. Après d'invraissemblables imbroglios douaniers, l'administration polonaise ne lui a laissé reprendre que trente tableaux, trente dessins, trente livres, etc. Ce choix fait,
Roman Opalka a détruit tout le reste dans une fureur diaboliquement jouissive.
Jacques Capdeville, à deux reprises, a brûlé la totalité de ses œuvres, y compris celles qu'il avait déjà données ou vendues.
A chaque déménagement
Walter Swennen jette les travaux qu'il trouve médiocres ou trop encombrants.
Il y a une dizaine d'années dans son atelier de Signes Sophie Menuet a violemment découpé une de ses peintures au cutter.
Pour faire table rase de la peinture
Tania Mouraud a brûlé ses peintures des années soixante dans un “autodafé-performance” à l'Hôpital de Villejuif en 1968.
En 1979 Alain Villar a jeté une petite sculpture en pierre de son balcon. Il l'a achevée à coups de marteaux.
Le 17 mars 1960
Jean Tinguely présentait
Hommage à New York, une machine dont le travail essentiel était de s'autodétruire en 30 minutes. En février 1969 il construisit dans le désert du Névada sa deuxième machine autodestructrice :
Etude pour une fin du monde n°2. Elle explosa le 21 mars.
Martin Bourdanove a abandonné à Clermont-Ferrand toutes les peintures qu'il avait faites entre 1983 et 1986, soit une trentaine d'œuvres.
Le 22 juin 1960
Gustav Metzger fit la première démonstration d'Art Auto-Destructif en utilisant de l'acide sur du nylon.
Raoul Hébréard a soigneusement scié une de ses sculptures en 1997. Il en a fait des étagères.
Jean Azémard a brûlé la quasi totalité de son œuvre en 1968. Seules ses aquarelles et les travaux qui étaient chez des amis ont été épargnées.
A son arrivée à New York Georgia O'Keeffe s'est débarassée des anciens dessins et des peintures qu'elle avait rapportés du Texas.
Le 28 décembre 1969
Gina Pane a jeté quatre dessins dans un torrent histoire d'en finir avec la peinture.
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