[p.3-21]
Cités utopiques recyclées pour le bonheur des chiens.
La niche y remplace le pavillon et le panier pour chien devient la « cellule » selon Ledoux,
l'« élément de construction standardisé » du Bauhaus, la « boîte adaptée à des fonctions élémentaires » enseignée au Whutemas,
ou le « module » de
Le Corbusier.
[p.23-35]
I want to believe est un projet d'architecture pour une nouvelle façon d'habiter à partir d'un plan qui serait d'origine non humaine
afin d'échapper à toute erreur. Comme dans une sorte d'archéologie inversée, les crop circles ou agroglyphes - traces laissées dans
les champs par des extraterrestres - serviraient de dessins à des lotissements implantés dans le monde entier.
[p.37-59]
Projets de cités prenant pour modèle le siphonophore, ce cousin de la méduse qui présente le paradoxe d'être un organisme et
une colonie, ni l'un ni l'autre et les deux à la fois.
Il se situe au milieu d'un continuum dont les deux extrêmes se transforment progressivement l'un en l'autre.
Les siphonophores complexes sont de loin les colonies naturelles où l'intégration est la plus proche de la perfection : la différenciation,
la spécialisation et la subordination des différentes parties à la colonie tout entière sont tellement importantes, que ces parties se
comportent davantage comme les organes d'un corps que comme habitants d'une colonie.
Une telle fusion, confusion entre l'individu et le groupe, laisse entrevoir l'espoir de cités idéales pour le futur. Mais en observant à
la loupe, on s'aperçoit que le ver est déjà dans le fruit de cette utopie, contaminé par des engins spatiaux.
[p.61-67]
Projet de
Capsules toys habitables.
Gacha Gacha - bruit que fait la boule en tombant du distributeur automatique - est un mode d'habitation à la distribution et à
l'organisation aléatoires. En perpétuelle redistribution, ces capsules forment une ville sans plan ou à l'insaisissable succession de plans.
[p.69-75]
Paris en broderies de buis.
Paris est une ville dont on a taillé l'architecture au fil du temps avec une précision, un raffinement et une patience dignes de l'art topiaire.
Broderies : ma ville, mon quartier, mon immeuble procède de l'appropriation d'une ville : « Chacun devrait dire ses routes, ses
carrefours, ses bancs. Chacun devrait dresser le cadastre de ses campagnes perdues », Gaston Bachelard,
La Poétique de l'espace,
Presses Universitaires de France, Paris, 1957.
Désormais, Paris « est mon jardin » - expression japonaise équivalente à « je connais Paris comme ma poche ».