Le parcours de Carla Lonzi (1931-1982) est indissociable de l'histoire
culturelle, sociale et politique de l'Italie de l'après-guerre ; elle y tient une
place singulière, aujourd'hui à réévaluer. Critique d'art reconnue de la
scène artistique des années 1960, complice de figures comme Carla Accardi,
Luciano Fabro, Giulio Paolini et Jannis Kounellis, elle rédige en 1969
Autoportrait, une « déclaration d'amour » aux artistes et à la création mais
également un chant d'adieu à la critique et au monde de l'art. L'année
suivante, elle co-fonde en effet Rivolta Femminile, collectif parmi les plus
actifs du féminisme italien dont elle reste la figure emblématique.
Première traduction en français de l'ouvrage de Carla Lonzi (1931-1982), document inestimable sur l'art italien des années 1960, paru pour la première fois en 1969 avant d'être oublié très vite, sans doute aussi en raison du fait que son auteure décida d'abandonner l'activité de critique d'art pour l'engagement féministe radical.