Edito
Revue & Corrigée, trimestriel, sortait son premier numéro l'hiver 1989. Sur la première de couverture, elle y inscrivait ses intentions : “rester à l'écoute des expressions nouvelles”, “tenter de les faire mieux connaître”, en parlant d'artistes “qui font non seulement l'actualité mais aussi l'histoire de la musique”.
25 ans plus tard, le 19 décembre 2014, nous étions aux Instants Chavirés pour fêter la sortie du 102e numéro et le changement de direction. Cette soirée s'est déroulée comme l'on déroule les pages d'un numéro. On y rencontre de nombreux praticiens du son et de l'image, agissant parfois dans l'urgence et la rage de défendre leur démarche d'expérimentation, cherchant des moyens de s'abstraire d'une réalité artistique trop uniformisée.
Ce numéro témoigne tout d'abord d'une envie commune : poursuivre l'aventure de
Revue & Corrigée – telle une nécessité pour les représentants d'une nouvelle génération – afin de préserver ce noyau de multiples canaux d'échange entre musiciens, improvisateurs, compositeurs, performeurs, cinéastes, danseurs, poètes… sans oublier les festivals, les lieux de performance, les labels, etc., affirmer le support papier, et profiter de ce passage de main pour aborder la transmission à travers toutes les dimensions que cela propose.
Pour ce faire, cette édition a confié sa couverture et ses premières pages à une jeune artiste lilloise Julie Cronier. La rédaction voulait marquer le coup avec le batteur féroce Jean-Noël Cognard, qui parle de son label, chaud comme un bloc thyristors. La transmission permet aussi de ne pas figer la musique : saviez-vous qu'aujourd'hui de nouvelles machines sont capables de jouer comme des orchestres symphoniques (entretien avec Jean-Claude Eloy) ? Nous en saurons plus sur la scène polonaise avec un portrait de la musicienne Zaradny. Olivier Brisson et Benoît Cancoin interrogent “ce qu'il entre” la musique et le public souffrant de handicap.
Bernard Heidsieck propose une sécrétion dans l'air du temps, qui n'est malheureusement plus depuis novembre dernier : c'est ce qu'on appelle un hommage. N'oubliez pas de consulter la net-rubrique de Carole Rieussec sur site : dixième Wi Watt'heure qui écoute
Édith Azam, auteure, qui de son écriture, qui lit quelques textes, qui est éditée chez P.O.L.
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Barbara Dang
