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Editorial
(p. 3)
Depuis quelques numéros, R&C questionne l'utilisation de logiciels de programmation modulaire
dans la création sonore et des acteurs du spectacle vivant de plus en plus confrontés à l'intrusion
des outils numériques.
Les trois compositeurs et improvisateurs, Hervé Birolini, Mathieu Chamagne et Christian Sebille
nous livrent leur patches secrets tandis que la metteur en scène Perrine Maurin décrit ses rapports
à la réciprocité.
Les pratiques différent et chacun apporte sa touche, sa réflexion, son grain de sel dans le danger
de la normalisation.
Ce désir d'instrumentalisation fait écho – non sans ironie – à la question de Lou Reed, No
Instruments ?, dans Metal Machine Music en 1 975. Ce qui fut présenté comme inécoutable –
par son propre auteur –, échec commercial et fin de contrat avec une maison de disque revient
aujourd'hui avec le Metal Machine Trio et la version acoustique amplifiée interprétée par
Zeitkratzer (voir aussi l'entretien avec Reinhold Friedl dans R&C#73). Kasper T. Toeplitz mène
l'enquête.
L'infini de la machine ou le cannibalisme du feedback ne doit pas nous faire oublier la simple
vibration, celle des lèvres ou d'une colonne d'air. De la puissance de la voix – l'instrument
premier ? – au détournement de l'instrument, rencontres avec Tenko et Mazen Kerbaj.
Car le son n'est qu'une vibration de l'air, un instant d'existence qui disparaît aussi vite qu'il n'est
apparu, une action réciproque, une tranche de vie.
Une pensée forte et particulière pour Olivier Paquotte.